C'est au tour d'une manette Bluetooth très orientée mobile de se faire tester par nos soins. Elle devrait vous rappeler la BackBone One que nous avons passée à la moulinette, mais c'est cette fois chez les Chinois de Gamesir que cela se passe avec la Galileo G8+. La Galileo G8 première du nom est un produit qui a su plaire et le constructeur en sort une variante capable d'accueillir des appareils plus conséquents tout en se séparant de certains éléments au passage. Jetez donc un œil à cette nouvelle venue disponible à la commande dès le 15 juillet 2024 sur le site du constructeur et qui arrive sur Amazon et Aliexpress le 30 juillet de la même année.
On retrouve le système coulissant à ressorts pour le bras, mais la façade prend du niveau !
Présentation
Là où la Galileo G8 première du nom vous permettait de jouer sur votre smartphone tout en le chargeant, ça n'est plus le cas sur la G8+ qui est une manette Bluetooth équipée de 2 petites batteries pour son propre usage. Pas de connecteurs USB Type-C au niveau de la pince, juste de quoi bien tenir votre appareil. Plus volumineux, l'engin mesure 230 x 107 x 55 mm pour 314 g sur la balance, ce qui n'en fait pas un poids plume. Pour donner un ordre d'idée, la Backbone One pesait 138 g et une manette standard de Xbox One pèse 280 g. C'est le prix à payer pour avoir la possibilité d'embarquer des appareils plus larges. Comme vous pouvez le voir sur la photo précédente, une tablette Nexus 7 (construite par ASUS pour Google) y loge sans problème et offre à votre serviteur la possibilité de profiter de la définition 16:10 de ses moniteurs PC sur engin nomade ! Ouverte au maximum, la pince permet d'équiper des appareils faisant jusqu'à 215 mm de long, ce qui offre pas mal de possibilités (pas plus de 9 pouces de diagonale en gros).
Le fonctionnement est aisé, pas de logiciel à installer (il en existe un mais c'est un magasin en mandarin ou anglais très peu utile), lorsqu'on ouvre la pince le voyant en bas à droite se met à clignoter pour signaler qu'elle est en fonction et une petite pression sur le bouton d'appairage Bluetooth permettra de rapidement la synchroniser (ce dernier se trouve sur la tranche basse de la manette, à côté du connecteur de charge en USB Type-C). Dans le cas où vous la connecteriez à différents appareils en même temps, le bouton "M" situé en bas à gauche associé aux boutons "Y", "B", "A" ou "+" vous permettra de basculer de l'un à l'autre, la couleur du bouton en bas à droite changeant pour en attester (jaune pour Android, bleu pour DS4, rouge pour la Switch et bleu ciel pour G-Touch lié à l'application). Son port USB Type-C pourra aussi servir à la connecter directement à un PC où elle sera reconnue en tant que manette Xbox avec un logo qui passe au vert pour l'occasion.
Détail
Contrairement à la Backbone One, on a moins l'impression de miniaturisation sur la Galileo G8+. On n'est pas sur le plein format d'une réelle manette PC, mais la personne équipée de grosses pognes devrait y trouver son compte. Surtout que l'appareil est fourni avec 3 types de sticks différents très faciles à changer. En effet, votre serviteur trouvait l'espace un peu trop étroit entre la touche "A" et le stick de droite de base, mais une fois le plus petit fourni monté, ça a vite été oublié.
Vue de dos, c'est sobre avec tout de même l'ajout de 2 boutons programmables nommés L4 et R4 qui pourront être configurés à votre convenance, tant que c'est pour utiliser une touche existante. Les poignées sont texturées, assurant plus d'accroche et limitant les glissés de mains moites aux joueurs de Souls (qui n'iront de toute façon pas jouer à leur jeu fétiche en Streaming via Wi-Fi). Sur la tranche haute nous trouvons les gâchettes LB/LT et RB/RT et sur la tranche basse le connecteur USB Type-C et le bouton d'appairages (ce dernier servant aussi bien sous Android, iOS que Windows ou OS X).
Les aimants c'est magique !
Les façades des poignées ne sont retenues que par quelques aimants très bien pensés. L'ensemble n'est pas difficile à retirer, mais suffisamment fixé pour ne pas sauter pour rien et l'ajustement des pièces pourrait laisser penser que c'est un ensemble. Une fois retirés, vous pourrez modifier l'ordre des boutons ABXY à votre convenance (on passe sur une Switch en un rien de temps et ça tombe bien puisqu'elle est compatible avec) et changer de stick de la même façon.
Si c'est facile à démonter, si on plongeait à l'intérieur ?
Démontage
Il va sans dire que ce que nous faisons ici viendrait ruiner la garantie de votre appareil, nous ne vous conseillons donc pas de le faire à moins que celle-ci soit passée et que vous ayez un besoin impérieux de démontage.
Grâce au super outil développé par notre cher Nicolas, voici les étapes de démontage.
Bon, alors là on rigole moins. Si 4 petites vis sous les caches de façade laissent imaginer que le démontage va être aisé, ça n'est malheureusement pas le cas. Le pont entre les 2 parties de l'appareil est vissé 6 fois par l'arrière, dont 2 camouflées sous l'étiquette présentant le numéro de série du produit. Nous en déconseillons le démontage puisque cela amènerait à relâcher la tension des ressorts embarqués, ces derniers étant pensés pour bien pincer votre appareil entre les 2 bons bouts de gomme placés pour les accueillir.
Cherchons donc à retirer la coque arrière, et là il faut soulever une partie de la gomme centrale pour trouver 4 vis (3 sur la hauteur, une en bas) qui permettent d'accéder aux composants dans l'une des poignées. Pour la seconde la démarche est bien plus longue et nécessite un démontage de la partie centrale : déconseillé aux âmes sensibles.
Chaque poignée à le droit à une toute petite batterie de 500 mAh bien enrubannée dans un isolant et logée sur la tranche de l'appareil juste au-dessus du moteur de retour haptique. La conception des PCB utilise tout l'espace disponible pour que chaque élément trouve sa place, mais l'on pourra regretter un certain manque de soin sur une partie des soudures.
La réparabilité ne sera pas la force de cet appareil, mais comparé aux autres modèles du genre on pourra tout de même féliciter le fait de pouvoir rapidement accéder aux sticks et boutons.
Analyse
Petit passage par une API web (Gamepad API pour les curieux, outil simple en HTML5) bien pratique pour analyser un contrôleur de jeu. L'appareil sera détecté comme une manette Android sur notre Pixel 3A et sur PC comme un dispositif de jeu générique. Contrairement à de nombreuses manettes, pas d'accentuation des diagonales ici. Le taux d'erreur est inférieur à 1% et la réactivité en jeu est très bonne. Le constructeur met en avant que ces derniers sont de technologie "Hall Effect" et il ne fallait donc pas en attendre moins.
Pour qui ne serait pas à l'aise avec l'appellation "Hall Effect", elle nous vient du physicien Edwin Herbert Hall qui a découvert en 1879 qu'une différence de tension était générée à travers un conducteur lorsqu'il était placé dans un champ magnétique perpendiculaire. Cette différence de tension, ou tension de Hall, est provoquée par la force que le champ magnétique exerce sur les charges électriques mobiles dans le conducteur. L'effet Hall peut être utilisé pour mesurer le type, le nombre et les propriétés des porteurs de charge dans différents matériaux, ainsi que pour détecter la présence d'un courant ou d'un champ magnétique. C'est un concept important en physique et ingénierie, et il a de nombreuses applications dans les capteurs, les commutateurs, les transducteurs et les dispositifs.
Dans nos dispositifs analogiques, nous avons 2 potentiomètres dont la résistance électrique se modifie lorsqu'on les active. Chaque stick en a un pour l'axe horizontal et un second pour l'axe vertical. En associant les informations des deux, il est donc possible de transmettre la position de votre pouce. Sur des sticks à effet Hall, il n'y a pas de potentiomètre et c'est la position du stick lui-même dans le champ qui lui est associé qui permet de définir sa position et la transmettre à l'appareil.
Quel intérêt ? Il est double. Tout d'abord c'est un procédé bien plus précis, d'ailleurs tellement qu'il faut qu'il soit de qualité et bien calibrer pour éviter d'avoir des grosses zones mortes à l'activation. Et puisqu'il évite un contact physique devenu inutile, il permet une meilleure longévité de nos appareils. Tout joueur ayant souffert de "stick drift" (le fait que votre stick parte tout seul dans une direction) ne pourra donc que s'en réjouir. Comme ça a été le cas de pas mal de possesseurs de la Switch première du nom par exemple. Les premiers Joycon étaient en analogique et souffraient assez fréquemment de ce symptôme, chose que Nintendo a corrigé en revoyant sa copie et offrant une réparation (même hors garantie) pour quiconque aurait eu à souffrir ce problème.
Donc en quelques mots comme en mille, les sticks "Hall Effect" sont une bonne chose pour le joueur, s'ils sont de qualité ! Sur la copie de Gamesir, nous n'avons pas détecté de zone morte, leur activation est fluide et sans exagération, c'est donc un réel plus pour la Galileo G8+ et pas seulement un argument commercial.
À l'usage, l'appareil est sympathique mais ne pourra pas à notre sens être vu comme un appareil nomade. Si le Galileo G8 était la GameBoy, le G8+ sera la GameGear. Plus grosse, plus d'options, mais plus lourde, moins d'autonomie et il faudra donc bien choisir en fonction du cahier des charges de chacun. Pour moduler sur l'autonomie, la Galileo G8 permettait de charger son appareil en jouant, ici nous sommes sur une manette Bluetooth, ses 2 batteries ne lui serviront qu'à fonctionner et n'aideront pas à faire tenir votre smartphone ou tablette plus longtemps.
Dans le cadre d'un streaming de jeu à la maison (par SteamPlay par exemple, mais les consoles pourront faire de même) l'engin est fort sympathique, mais demandera un peu de préparation. Une fois la tablette ou le smartphone embarqué dans ce Galileo G8+, plus moyen de le raccorder au secteur et donc une batterie déchargée signera la fin de votre pause vidéoludique. Une fois ceci en tête et quelques habitudes prises, on apprécie cependant sa forte dimension, l'impression d'avoir une manette en main et la possibilité de basculer d'un appareil à l'autre sans difficulté. En vérité, une fois la tablette déchargée pourquoi ne pas attaquer la batterie du smartphone ou passer sur la TV Android ou Apple ? Tout est permis en Bluetooth !
Reste à parler prix et concurrence. La bestiole se monnaie 104,95 € sur le magasin officiel de la marque. Ça peut paraitre haut pour une manette destinée principalement au monde mobile, mais cela semble être maintenant le tarif assumé de ces produits de niche. La Backbone One s'affiche à plus que cela puisqu'il faut compter 119,99 € pour se l'offrir. On reconnaîtra cependant à cette dernière qu'elle est livrée avec un écosystème logiciel assez sympathique pour l'accompagner et qui manque un peu dans l'offre de Gamesir. Dans le même ordre d'idée, mais toujours sur des formats plus petits, on a la Kishi V2 de chez Razer que l'on trouve pour un tarif proche (un peu plus de 110 €). Cependant la Kishi V1 se trouve maintenant pour moins de 60 €. On trouve aussi chez Nacon les MG-X et MG-X Pro qui vont de 60 à 89,99 €. Sa plus grande concurrente restant à notre sens la G8 Galileo première du nom, que le constructeur affiche maintenant à 67,99 € directement sur son site là où il fallait encore compter presque 90 € jusqu'en juin 2024.
Comme souvent avec les produits de niche, tout est permis et chaque constructeur ira de son discours commercial pour convaincre que le prix est le bon. Sur ce point, nous laissons chacun jauger si l'objet mérite la dépense.
Conclusion
Qu'est-ce donc que cette Galileo G8+ de chez Gamesir ? Une évolution de la Galileo G8 ayant eu un certain succès ? Une nouvelle déclinaison visant à satisfaire plus de monde ? Une autre approche du jeu mobile ? Un gamepad haut de gamme pour mobile ? C'est à notre sens un peu tout ça. Sur un format plus large, plus proche des sensations d'une vraie manette PC ou console, avec des sticks très précis et interchangeables, Gamesir a sorti une manette Bluetooth qui si elle reprend les codes de la Galileo G8 dans les grandes lignes, tente de tracer une autre voie sur ce secteur de niche. Pouvoir coller une tablette à forte diagonale et y streamer son PC est encore plus satisfaisant que de pouvoir le faire sur smartphone. Une fois le lien fait entre mobile et PC, pourquoi quitter la #MasterRace en si bon chemin ? C'est absolument un produit de niche, répondant plus à une envie qu'à un besoin, mais c'est un peu comme ce canapé un peu trop mou vu chez un pote en soirée. Oui c'est un budget, OK il n'est pas super pratique, il est certain que l'on vie très bien sans et le PAF (Partner Acceptance Factor) peut demander du travail, mais bordel on est bien non ?
Bonjour vous parlez a plusieurs reprises de la taille des batteries mais pas de l'autonomie on peut espérer combien d'heures (ou minutes bus que ce sont de toutes petites batteries 😉).
Et avec un téléphone pliable ça donne quoi? Au moins on pourrait toujours charger le téléphone en jouant non?
Mais sinon merci beaucoup pour l'article je ne trouvais vraiment rien comme info sur le produit.
Salut et merci de ta lecture !
Les batteries sont petites, mais au nombre de 2 pour juste faire fonctionner du Bluetooth tu as quelques heures de jeu devant toi avant de devoir retourner à la prise (et rien n'empêche de jouer pendant la recharge). Ça dépend de plusieurs facteurs et de ce que j'ai testé et vu la charge que ça a consommé (sous Anrdroid on peut voir le niveau de batterie d'un périph Bluetooth), il y a de quoi largement tenir une journée.
J'ai pensé aux smartphones pliables, mais le problème c'est qu'ils le sont par le centre et la pince va être suffisamment puissante pour les contraindre à se refermer.
Je serais plus dans l'achat d'une console type SteamDeck que cet accessoire mais c'est vraiment bien de proposer ce genre d'article, il y en à vraiment trop peu, merci.
Ça n'est pas le même budget, mais je comprends tout à fait !
Content que ça plaise :)
Pas le meme budget et pas du tout le meme objet xD