bannière du moniteur MSI MPG341 CQPX QD-OLED

Une dalle QD-OLED c'est bien, une dalle en 21:9 c'est encore mieux et puis si elle est rapide (240Hz) ça ne gâche rien. Jetons ensemble nos yeux sur le moniteur MPG 341CQPX QD-OLED de chez MSI.

Une première pour nous dans nos analyses de moniteurs avec un 21:9 incurvé OLED de chez MSI. Vous vous souvenez peut-être du moniteur MPG 321URX QD-OLED du même constructeur que nous avions testé il y a quelques temps. Une belle bête et le modèle du jour est dans la même gamme, mais dans une variante plus longue. C'est au tour du MPG 341CQPX QD-OLED de passer à la moulinette avec cette fois toujours de la dalle OLED, mais en 34 pouces incurvé (1800R) et affichant 3440 par 1440 pixels à 240 Hz avec AdaptiveSync. Alors, de l'OLED incurvé à grande diagonale, est-ce que ça brille, est-ce que ça tient ses promesses ? Voyons ça ensemble !

bannière du moniteur MSI MPG341 CQPX QD-OLED

Un appareil sobre capable d'afficher tout plein de couleurs !

Présentation

On a ici un moniteur de 34,18" de diagonale (soit 868,2 mm) équipé d'une dalle incurvée 1800R 21:9 QD-OLED affichant en UWQHD (3440*1440 pixels) à un maximum de 240 Hz avec AdaptiveSync sur une surface active de 800,06 mm à l'horizontale et 337,06 mm à la verticale. La bande noire sera assez discrète sur le haut et le bas, mais présente sur les côtés ce qui ne devrait pas poser problème, ce type de matériel servant à éviter d'avoir plusieurs moniteurs juxtaposés. 

Chef, le support bas pour prendre les photos de moniteurs, c'était peut être pas une bonne idée ! 

Grâce à sa dalle OLED, l'appareil affiche une couverture de 99% du DCI-P3. L'accent n'est pas mis sur ce point dans la communication, mais sur ce qui pourrait intéresser les joueurs à qui cet appareil est destiné. Mais pour ne pas perdre ceux qui ne connaitraient pas l'appellation, le DCI-P3 est l'espace de couleur utilisé dans la vidéo et le cinéma, moins large que le Adobe RGB, il reste un outil professionnel de qualité, donc laaaaaargement suffisant pour se donner du plaisir vidéoludique.

Dans l'optique d'offrir des couleurs d'une qualité supérieure, MSI va même jusqu'à ajouter un traitement logiciel nommé "Couleur Premium" (accessible depuis l'OSD ou l'application dédiée "Gaming Intelligence") qui est le mode définit en sortie de boite. L'appareil embarque de nombreux profils préprogrammés (pour différents types de jeu, les espaces de couleur ou certains usages) et permet d'en créer à loisir. Le nombre d'options disponibles est grand et nous vous invitons à jeter un œil à sa fiche produit si vous êtes curieux à ce sujet. Nous y reviendrons dans la partie OSD/Logiciel.

Pour en finir avec les caractéristiques annoncées, on est sur une dalle traitée antireflet avec des angles de vision de 178° à l'horizontale comme à la verticale, une luminosité donnée à 250 nits, un taux de contraste dynamique à 1 500 000:1 et un temps de réponse de 0,03 ms gris à gris qui va plaire aux joueurs (et que nous allons vérifier) ! À cela s'ajoute la HDR 400 et toute une série de logiciels embarqués conçus pour éviter le principal problème des dalles OLED, la brulure suite à affichage prolongé d'éléments trop contrastés. Ainsi, l'appareil est donné comme capable de détecter les textes, bordures (même la barre des tâches !), logo qui contrasteraient trop et pourrait ainsi localement modifier la luminosité pour éviter de voir votre précieux moniteur partir trop vite à la benne. Associé à une garantie de 3 années sur la dalle, ça a de quoi rassurer.

Côté design maintenant, c'est sobre, volumineux, tout en n'étant pas envahissant, avec quelques petites touches Gaming pour la forme. Le pied n'est pas volumineux (c'est que l'ensemble pèse tout de même 8,9 kg), mais prend de la place en largeur pour assurer la stabilité d'une aussi longue dalle. Il permettra de le faire pivoter de 30° à droite ou à gauche, de le régler en hauteur sur 100 mm et de le faire s'incliner de -5 à 20° sur l'avant. C'est léger comme réglage, mais c'est de l'appareil volumineux avec un châssis extra fin sur le pourtour de la dalle, il faut donc en assurer la stabilité. Pour qui veut aller plus loin, il est compatible VESA 100, sinon le pied sera très simple à mettre en place, juste à faire coulisser et un système à ressort viendra bloquer le bas de l'écran (une simple pression permettra de le démonter).

Côté esthétique maintenant, c'est très subjectif, mais on peut toujours analyser. Déjà, avec de l'incurvé OLED en 21:9, n'importe quel fan de hardware devrait déjà être satisfait. Le côté châssis fin a toujours un petit effet Premium assez classe, surtout sur une grande diagonale. Le pied est présent sans trop l'être, laissant la vedette à ce qui doit l'être : la dalle. Pas d'excès de délires Gaming ici, juste le dragon emblématique de la firme à l'arrière et un peu de texture. En parlant de l'arrière, on passe du châssis étroit à une grosse partie centrale comprenant alimentation et connectique. C'est assez volumineux même si bien caché et adapté à la courbure. Plus encore que sur d'autres appareils, nous vous conseillons de le déplacer en respectant les préconisations constructeurs, à savoir de ne l'attraper que par le bas qui est renforcé (et la sortie de boite vaut quelques suées sur du matériel qui ne vous appartient pas, on vous le dit !).

Pour les boutons, ça pourra perturber. Il y en a 2 autour d'un joystick situés à l'arrière au centre de l'appareil. Celui de gauche (lorsqu'on est face au moniteur) servira à la mise sous tension, l'autre à lancer le logiciel MSI Gaming Intelligence s'il est installé sur la machine. Le joystick vous permettra de vous balader dans l'OSD, une pression dessus l'ouvrant, les directions haut/bas servant à naviguer, la droite à sélectionner/valider et la gauche à aller en arrière ou quitter. Juste sous ces éléments, une DEL blanche vous permettra de voir si l'appareil est en fonction. Si vous n'êtes pas dans l'OSD, chaque direction pourra vous permettre d'accéder directement à une fonction (configurable via l'OSD ou le logiciel), comme le mode jeu ou le choix de la source.

Pour la connectique, tout est là et le bundle comprend 2 câbles (un HDMI 2.1, un DisplayPort 1.4 et un câble USBpour le raccorder au PC). Vous aurez accès à un DisplayPort 1.4a, deux HDMI 2.1 et un USB Type-C 90W pouvant servir de DisplayPort 1.4a au besoin. Tout ce petit monde sera capable de faire péter de l'UWQHD à 240 Hz à condition que vous ayez les bécanes pour le fournir. Ajoutez à cela une sortie audio 3,5 mm et vous aurez fait le tour de la question.

Angles de vue

Pour les inquiets de l'effet miroir et des vilains reflets, voici quelques images des angles de vision du MPG 341CQPX QD-OLED.

Avec une dalle OLED, on s'attend à des angles de vision de qualité, mais la courbure peut faire penser que dans certains usages cela sera compliqué. Ici, il y a de quoi être heureux. Pas une fois nous avons réussi à mettre le traitement en défaut. Éclairage direct, indirect, contre-jour, flash, l'engin est assez imperturbable. Comprenez qu'il n'y aura jamais de problème de lisibilité ou d'effet miroir. Avec un éclairage direct posé face au moniteur (flash d'un smartphone), le traitement prouve son efficacité en n'affichant qu'un léger point comme le montre l'image suivante. Dans les captures de l'OSD, vous verrez un panneau LED mis devant l'écran et il apparait juste sans faire de halo lumineux ni gêner la visibilité.

OSD

Un joystick pour (presque) tout configurer !

L'OSD apparaît de manière centrale, en transparence (réglable) avec une barre du haut affichant les réglages actuels. Via le joystick il sera possible de naviguer dans la colonne de gauche, puis de sélectionner (flèche vers la droite) pour aller naviguer dans chaque sous-menu. Bien que très riche, cet OSD est assez peu pratique pour l'utilisateur averti. Il nous a par exemple était impossible de venir modifier la température de couleur de l'image et moins encore de venir jouer sur les niveaux de rouge, vert ou bleu. Pas très pratique lorsque l'on veut calibrer son appareil.

Pour le reste, basculer d'un mode à l'autre sera très aisé, surtout qu'il est même possible de configurer les directions du joystick pour accéder rapidement à l'élément de votre choix sans en passer par le menu complet. Cependant, il faudra en passer par le logiciel Gaming Intelligence pour vraiment profiter des capacités du matériel et on va voir de ce pas à quoi il ressemble.

À noter la présence d'un mode PIP/PBP qui permettra d'avoir plusieurs sources affichées sur le même moniteur, cette configuration n'étant accessible que par l'OSD et pas par le logiciel. Pour ceux d'entre vous qui découvriraient la chose, le PIP va pour Picture-In-Picture et PBP pour Picture-By-Picture. Le PIP permet d'avoir un affichage en principal plein écran et un second dans une fenêtre plus petite en surimpression et le PBP divise le moniteur en 2 à la verticale et affiche une source à gauche et l'autre à droite. Sur un 34" 21:9 en UWQHD, ça prend tout son sens, surtout pour celui qui bosse sur plusieurs bécanes (ou qui veut brancher 2 câbles depuis le même PC pour avoir 2 bureaux séparés sur le même moniteur).

Logiciel : MSI Gaming Intelligence

On peut être joueur et intelligent, c'est le logiciel qui le dit ! Par contre, il faudra en passer par un téléchargement de 501 Mo et refuser l'installation de Norton Antivirus au premier lancement (une pub restera dans l'entête du logiciel pour vous rappeler de le faire).

D'un design similaire à celui de l'OSD, on retrouve la même succession de profils avec une liste plus longue et surtout plus d'options disponibles. Il nous sera ici possible d'entrer dans le détail des réglages colorimétrique, point essentiel à l'utilisation d'une sonde de calibration. On accède également à tous les outils visant à protéger la dalle OLED ou à améliorer l'affichage, comme AI Vision que nous avons dû désactiver pour arriver à calibrer la dalle correctement. En sortie de boite, l'accent est clairement mis sur le fait d'afficher des couleurs bien vibrantes et prononcées. Le profil de jeu "Premium Colour" est conçu pour s'associer à la HDR400 et à AI Vision comme on le verra par la suite lors des analyses de colorimétrie et luminosité.

Même s'il fait un peu usine à gaz, Gaming Intelligence autorise à créer un profil de A à Z et c'est une chose louable sur un appareil qui se veut aussi bon pour le jeu que pour la création graphique. Tout ne sera pas forcément utile à tous, mais l'arsenal mis en place pour protéger la dalle OLED est une bonne chose, surtout que l'association à un logiciel laisse envisager des mises à jour possibles, tant du logiciel que du firmware de l'appareil.

Pour l'exemple, le logiciel vous proposera lors de sessions longues de protéger l'affichage en modulant la luminosité des zones où les transitions sont trop franches. Une barre des tâches fixe et très contrastée pourrait s'imprimer sur la dalle avec le temps et ce genre de procédé permet d'éviter une usure trop rapide d'un appareil que vous n'aurez pas forcément envie de changer dans 3 ans. Par exemple, MSI OLED Care vous proposera d'exécuter une protection du panneau en cas de longues sessions. Si vous l'acceptez vous aurez cependant un écran noir semblable à l'écran éteint et au bout d'environ 10 minutes vous entendrez un "clac" à l'intérieur de l'écran signalant que l'alimentation s'est coupée, vous pourrez alors le rallumer normalement. Si vous coupiez avant la fin du cycle, MSI OLED Care se rappellera à votre bon souvenir en disant que le processus n'a pas été au bout et qu'il faut le refaire. Faire des pauses dans une longue journée de travail est une bonne chose, mais il faudra bien prévoir son temps pour laisser passer 10 minutes d'écran noir. Heureusement, un bouton "Later" est présent pour délayer si vous ne pouvez pas couper, le message s'effaçant tout seul si vous restez plus de 2 minutes sans lui répondre.

Pour en revenir au logiciel et face à la multitude d'options disponibles, nous avons décidé de travailler sur 4 configurations pour notre analyse de l'appareil. Tout d'abord directement avec ses réglages en sortie de boite, puis en activant la HDR et en calibrant avec et sans HDR toujours sur le profil de base.

Analyse de la dalle et calibration

Pour les tests de cette partie nous en passons par une sonde X-Rite i1 Display Pro associée au logiciel DisplayCal pour tout ce qui est colorimétrie, et par une sonde LDAT de chez Nvidia pour les analyses de luminosité max et surtout de latence gris à gris et overshoot. Toutes les mesures sont faites sur dalle dite "chaude" avec au moins 30 minutes d'utilisation luminosité à fond.

Comme dit précédemment, ce MPG 341CQPX QD-OLED propose énormément de choses, il a donc fallu faire des choix. Dans notre analyse, nous avons donc opté pour un test en sortie de boite à 240 Hz, puis la même chose avec HDR activée. Sur cette base, nous avons utilisé notre sonde de calibration pour créer 2 profils pour les précédents.

Avant de nous jeter sur les valeurs techniques d'affichage, commençons simplement avec la consommation de l'appareil. En sortie de boite en 240 Hz et en affichant votre site préféré, la bestiole consomme 37,2 W. Après calibration, on tombe à 36,4W. En sortie de boite HDR activée on grimpe à seulement 38,3 W qui passeront à 37,9 W après calibration. Un résultat assez intéressant pour un produit de ce calibre, avec de la HDR pas si énergivore que ça, même s'il n'aura pas sa catégorie A tout de suite.

Maintenant, passons à l'analyse de ces différents profils.

Msi Mpg341cqpx Qd Oled Delta E

En commençant par le fameux Delta E, 3 étant le seuil en dessous duquel l’œil humain n'est pas sensé voir de différence (sauf pour notre Kevin national qui est capable de voir toutes les couleurs d'une Odontodactylus scyllarus), on peut voir qu'en sortie de boite l'appareil ne passe pas le test sans être pour autant catastrophique. Il pourrait le passer pour un commercial, mais le service technique ne verra pas ça du même œil. En activant la HDR, le commercial montrera que le problème est résolu, mais le service technique lui rappellera une nouvelle fois la dure réalité des faits scientifiques. Calibré sans HDR, la copie est bonne, avec juste une teinte de noir un peu trop sombre, mais c'est tout à fait acceptable surtout pour un usage Gaming où le contraste plaît. Par contre la calibration avec HDR ne fait pas de miracle, faute à moins de possibilités de réglages, que cela soit via OSD ou Gaming Intelligence. Ça ne donne cependant pas quelque chose d'horrible, mais plus du même niveau qu'en sortie de boite.

Profil colorimétrique en sortie de boite (gauche) et une fois calibré (droite)

À gauche le profil activé en sortie de boite, à droite notre profil calibré (pour les curieux la luminosité à 85, le contraste à 84 et R/G/B à 80/81/80). Notre profil a compensé le petit excès de luminosité/contraste existant, mais la copie était bonne de base. On a juste ces teintes les plus noires un peu déséquilibrées, certainement à imputer à un réglage des LED visant à les éteindre plus qu'à peu les alimenter. Un bon point pour qui n'aurait pas envie d'aller bricoler, en sortie de boite ce moniteur est tout à fait jouable (sauf si on a les yeux de Kévin).

Profil colorimétrique en sortie de boite avec HDR (gauche) et toujours avec HDR, mais après calibration (droite)

Puisque la HDR 400 est de la partie, autant en profiter. Activée sans calibration, elle a comme souvent un effet assez violent sur certaines couleurs et ce sont les rouge et vert qui sont les plus touchés, ce qui fait que toutes les couleurs dont ils découlent sont impactées. Si on aime les affichages acidulés, ça peut plaire ! Malgré le manque de réglage une fois la HDR activée, la calibration s'en sort assez bien et corrige le tir (sauf pour ces fameux noirs, qui sont donc certainement dus à un choix de traitement des LED). Si on oublie le Delta-E, on pourrait même dire ce profil fonctionnel ! Passons aux courbes de gamma.

La courbe de Gamma en sortie de boite n'est pas si mal, plus équilibrée (sauf pour les fameux tons sombres) une fois la sonde passée par là. En HDR c'est moins vrai, mais un coup de sonde corrige assez correctement le tir. Le résultat reste cependant bon et les dégradés et le contraste sont excellents à condition d'avoir du matériel en 21:9 à afficher.

Gamut après calibrationGamut en sortie de boiteGamma avec HDRGamma avec HDR après calibration

vs

Pour les curieux du Gamut, nous vous proposons 4 relevés (un pour chaque profil retenu) que vous pourrez comparer. Il n'y a pas eu de mensonge de la part de MSI et la couverture est vraiment correcte. Surtout sans HDR, une fois la HDR activée la chose se resserre et les décalages sont nombreux sans calibration. La couverture devient moins grande, mais toujours harmonieuse et bien suffisant dans un usage vidéoludique. Mais puisqu'une bonne colorimétrie n'est rien sans une luminosité bien équilibrée, passons à ce point de notre analyse.

MSI annonce une luminosité maximale de 250 nits. À l'aide de notre sonde LDAT, nous avons relevé un maximum de 368,1 nits pour la luminosité à fond, ce qui est largement supérieur à la fiche technique du produit. Mais puisque qui peut le plus peut le moins, cela ne posera pas de problème tant que la valeur est supérieure à ce qui est annoncé ! De plus, avec un petit produit en croix prenant en compte le réglage à 70% de luminosité en sortie de boite, on tombe sur 257,67 nits, ce qui colle à l'annonce du constructeur.

Cherchons maintenant côté fuite de lumière.

Dans le noir completDans la pénombre

vs

Force de la technologie OLED, il faudra être très difficile pour venir trouver un défaut de ce côté. Que l'on soit dans la pénombre ou dans le noir le plus total, même en poussant la luminosité au maximum et en regardant en angle, il sera difficile de détecter une fuite. Notre mire a d'ailleurs dû se rallonger pour l'occasion, mais n'a pas réussi à pousser le MPG 341CQPX QD-OLED à la faute. La lumière ne passe que là où elle est sensée le faire puisque les pixels génèrent de manière autonome leur propre luminosité, c'est le point fort de l'OLED qui ne déçoit pas ici, même si attendu sur ce genre de produit.

Tant qu'on est à jouer avec une sonde, voyons le temps de réponse de gris à gris de l'appareil en fonction de son Overdrive, toujours en étant réglé en 240 Hz.

Avant d'aller plus loin, l'analyse va nous donner deux tableaux. Le premier concerne les latences, c'est-à-dire le temps – exprimé en millisecondes – que l'affichage va mettre pour aller d'une tonalité à une autre. Le second concerne l'Overshoot, terme anglophone désignant le fait qu'un pixel dépasse la couleur demandée par faute d'une transition trop rapide. Pour donner une image, imaginez que le pixel est une balle de jokari qui doit s'arrêter entre deux marques, mais qui déborde un peu par faute d'un trop grand élan avant de venir là où elle est attendue. La valeur d'overshoot s'exprime en pourcentage, et lorsqu'elle dépasse les 15% il se passe un phénomène qui a encore un nom anglais : le Reverse Ghosting. Une trainée de la couleur opposée à celle demandée apparaît, ce qui nuit joyeusement à l'expérience générale.

Sur ces technologies, est-il vraiment nécessaire d'en parler ? Certes le constructeur annonce un 0,03 ms gris à gris qui est exagéré (quoi qu'en 60 Hz sans forcer la colorimétrie...), mais avec une latence maximale à 1 ms et une moyenne à 0,1 ms on peut dire sans trop se mouiller que l'on est sur quelque chose de très qualitatif. Pour ce qui est l'Overshoot, on est également face à une très bonne copie avec un maximum à 6,1 % très loin de la limite et une moyenne à 0,4 % avec seulement 23 cas de léger dépassement sur 81 tests faits.

En bref, c'est réactif, c'est net, c'est propre, c'était ce qui était attendu et ce moniteur s'en sort avec les honneurs.

Conclusion

Grande diagonale, rapport 21:9, pleins de pixels à l'écran (UWQHD, 3440x1440), une fréquence taillée pour la gagne (240 Hz) avec AdaptiveSync et le tout en OLED, ce MPG 341CQPX QD-OLED est plein de promesses pour le joueur exigent. Et à l'heure de conclure, nous ne pouvons qu'avoir un retour positif sur l'expérience eu à son utilisation. En sortie de boite, l'appareil se montre très fonctionnel, moyennant quelques réglages, il s'adaptera aux goûts de chacun et les profils préprogrammés y aident pour beaucoup. Le pointilleux pourra aller le régler finement s'il le désire (et encore plus s'il est équipé d'une sonde pour l'y assister). Le joueur console aura du mal à en tirer le meilleur, c'est à notre sens un appareil plus pensé pour un PC capable d'exploiter son potentiel (à conditions d'avoir le moulin à pixels qui convienne derrière). Le fait qu'il soit incurvé (1800R) ne le rendra pas tout à fait adapté au travail de l'image, mais sa colorimétrie pourra permettre d'envisager travailler dessus (pour de la vidéo par exemple), ce qui est un plus pour faire passer ce genre d'investissement. Tout le monde ne pourra peut-être pas engager un millier d'€uros pour l'acquérir, mais celui qui le fait ne devrait pas se sentir floué. Alors, de l'incurvé, coloré, contrasté, rapide et efficace, ça vous donne envie de casser le CODEVI ?

Ghiom

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