Test • SSD MSI Spatium M570 Pro Frozr : rapide et frais !

Eh bien nous y sommes. Voici à présent les SSD sur H&Co. Nous ne pouvions pas rester de marbre face aux avancées faites sur ce secteur d'activité. En effet, à l'heure où tous les acteurs nous inondent de SSD PCIe 5.0, il fallait juger nous-mêmes des performances. Si Crucial ou encore Corsair sont incontournables sur le SSD M.2 PCIe 5.0, MSI a également ouvert la boîte de Pandore. Il en a résulté le Spatium M570 Pro FROZR, un SSD pourvu d'un volumineux système de refroidissement. Nous l'avons éprouvé et voici ce qu'il en ressort dans la suite de la page ! Est-il digne de vos deniers ? Possible !

L'engin en images !

Lorsqu'on reçoit le Spatium, ce qui choque, c'est la taille de la boîte. D'ordinaire, les fabricants font du minimalisme pour emballer un SSD M.2, mais celui-ci est imposant. On découvre un SSD massif, la faute incombant au volumineux système de refroidissement qui surplombe le SSD. Il mesure en tout 94.8 mm de longueur x 24 mm de largeur x 71.6 mm de hauteur. Nous le pesons à 137 grammes, soit un mastodonte puisque les SSD seuls font 5 à 10 grammes selon leur capacité et leur nombre de puces. MSI recommande d'avoir un emplacement M.2 22100 pour l'installer, et ce n'est pas sans conséquences sur son utilisation.

Le modèle testé est celui de 2 To, animé par un contrôleur Phison E26 gravé en 12 nm, 4 Go de LPDDR4 4266 signée Sk Hynix, et en guise de cache, 4 puces de 512 Go de TLC 3D Micron 232 couches. Le PCB est caché sous un radiateur proéminent, qui est formé par 3 caloducs à base plate, et qui alimentent en joules les ailettes d'aluminium.

Comme vous le voyez, c'est haut et surtout c'est long ! Cela signifie que pour pouvoir disposer de ce SSD, il va falloir un ventirad CPU peu large et qui n'empiète pas sur le slot PCIe 5.0 M.2. Pas de souci si vous êtes sous flotte ou AIO. Comme on vous le disait, MSI recommande un emplacement 22100 pour placer son SSD 2280. La faute incombe aux U des caloducs, qui viennent frapper le radiateur des VRM de la carte mère. Nous en avons fait les frais et avons dû trouver un moyen astucieux pour pouvoir l'utiliser. Car la plupart des slots M.2 PCIe 5.0 se trouve sous le CPU et au-dessus de la carte graphique. Sur cet endroit, peu d'emplacements sont compatibles 22100. Souvent, les slots 22100 se trouvent en bas de carte mère, et ne rentrent pas en conflit avec la carte graphique. Assurez vous donc que tout soit bon de votre côté avant d'acheter !

Comment qu'on a fait ?

Pour tester un SSD NVMe PCIe 5.0, il faut une carte mère qui gère cette norme ! Aussi, nous avons jeté notre dévolu sur une plateforme AM5. Afin de pouvoir comparer les performances, nous avons également testé notre disque système KIOXIA KBG40ZNV256G de 256 Go, pompant 4 lignes PCIe 3.0.

Ryzen 5 7600X + Wraith Cooler
ASUS B650 TUF Gaming PLUS
G.Skill 2 x 16 Go DDR5 5600C28
iGPU Radeon
KIOXIA 256 Go (système)
MSI Spatium M570 Pro Frozr 2 To (Testé du jour)

La partie test comporte des tests synthétiques, et des tests pratiques. Le tout est fait sous environnement Windows 11 Pro 23H2 à jour au moment des mesures et relevés. Voici le panel :

Tests Synthétiques :
• PCMark 10 Pro Storage
• CrystalDiskMark 8.0.4
• AIDA64 7.00.6700 écriture linéaire

Tests pratiques :
• Copie d'archive de 50 Go
• Temps d'installation de VEGAS Pro 19
• Relevé des températures repos/charge

Et voici les performances !

PCMark Pro 10 Storage

Le benchmark généraliste mais qui charge bien le SSD. Il a pour but de manipuler des tas de fichiers et de voir le comportement du SSD dans le temps, et ce de manière parfaitement reproductible. On voit que le MSI envoie réellement du pâté, et que même le disque système, qui n'est pas vieux du tout, et qui utilise 4 lignes PCIe 3.0 se prend une volée de bois vert, que ce soit dans le score général témoignant des performances du disque avec tout type de fichier, ou dans les temps d'accès moyens en µs (le plus petit est le meilleur !)

PC Mark 10 Pro - Storage - MSI Spatium M570 Pro Frozr

CrystalDiskMark 8.0.4

Dans la même veine mais en moins poussé, CrystalDiskMark  est un utilitaire de benchmark d'unités de stockage, qui écrit et lit des données ayant diverses tailles. Par nature, les petits fichiers sont les plus difficiles à traiter, ce bench est donc un joli aperçu des performances du SSD en fonction de la taille des fichiers à traiter. Effectivement, l'écriture et la lecture aléatoire de fichiers de 4ko est complexe, mais les débits restent très bons pour le genre. La lecture et l'écriture séquentielles sont au plafond, mais ça ne retranscrit pas toujours la réalité sur le moyen terme !

AIDA64 écriture linéaire

Ce test est très intéressant. En effet, plus on remplit un SSD, et moins il est véloce. Il est compliqué de remplir une telle capacité, mais c'est ce que simule ce test AIDA64. Nous allons voir quels sont ses débits séquentiels jusqu'à ce qu'il atteigne 100 % de capacité. Si les 12 premiers pourcents se passent plein tarif, avec des débits en écriture au maxi de la technologie, le SSD chute ses valeurs autour des 3500 Mo/s jusqu'à 80%. Il oscille quelques minutes avant de chuter autour des 1330 Mo/s. Si ces valeurs semblent basses, sachez que c'est un comportement connu des SSD, et même des disques durs à l'époque qui voyaient leurs performances s'effondrer quand ils étaient quasi pleins !

Temps de traitement copie/installation

Nous avons chronométré les temps suivants : copie d'une archive de 50 Go composée de tout type de fichiers, des petits tels ceux des pilotes comme des gros tels des vidéos. Ainsi, le SSD va pouvoir bosser sur divers aspects, et être plus ou moins mis à mal. C'est une situation que vous pouvez simplement reproduire, lorsque vous faites des sauvegardes d'une source vers une partoche de sauvegarde. Nous avons aussi chronométré le temps que prenait l'installation d'un VEGAS Pro 19 complet. Les résultats sont sans équivoque par rapport au SSD PCIe 3.0 et ses 4 lignes ! C'est impressionnant de rapidité, et c'est un secteur où cela se voit !

Tests pratiques - chronométrage - MSI Spatium M570 Pro Frozr

Températures du SSD

Vous avez vu nos billets traitant de la chaleur dégagée par ces SSD PCIe 5.0 et clairement, elle est problématique. Si la chauffe est trop élevée, les mécanismes de protection du SSD entrent en action, il baisse ses débits et donc il fait du throttle. MSI a paré son Spatium M570 Pro Frozr d'un radiateur certes passif, mais encombrant et lardé de 3 caloducs ! Nous allons voir s'il fait son job. Et effectivement, le travail est fait. Notez qu'il a profité, tout comme le SSD système testé sur le même port et bénéficiant des mêmes connectiques au CPU, du flux d'air d'un ventirad Wraith AM5, calibré pour tourner à la même vitesse via l'emploi d'un module LNA de Noctua. Le Kioxia a été refroidi par le radiateur fourni par ASUS sur sa carte mère, qui n'est pas le plus développé du marché. La chauffe est maitrisée, c'est parfait.

Températures - MSI Spatium M570 Pro Frozr

Conclusion pardi !

C'était notre premier contact avec les SSD. Il est toujours compliqué, derrière les chiffres, de donner le ressenti réel. Est ce que je vais "voir" la différence par rapport à un SSD PCIe 3.0 ou 4.0 ? C'est là toute la difficulté d'appréciation d'un SSD. Ils atteignent des débits et des réactivités incroyables par rapport à ce que nous avons connu du temps des disques durs. Autant le passage du HDD au SSD a été un tournant dans la réactivité de nos machines, autant celui du SSD Sata 6Gbps vers PCIe 5.0 l'est tout autant ! Les benchmarks montrent déjà une domination du Spatium, mais nos tests pratiques sont sans équivoque. Effectivement, la copie est largement à l'avantage du Spatium, quasiment 5 fois plus rapide pour traiter les mêmes données. Sa chauffe est parfaitement contenue par le système de refroidissement passif, qui saura être meilleur dans une tour où un flux d'air est toujours présent. Les performances sont à l'avenant !

Au final, c'est du temps que l'on gagne, mais ce luxe a un prix, à plusieurs facettes. Premièrement, il faut juguler la chauffe du SSD, et le radiateur passif est là pour nous le rappeler. Il faut, au préalable à tout achat, jauger l'espace dont on dispose pour voir s'il rentre, car c'est son seul véritable défaut technique. Son second défaut, c'est son prix. Comptez globalement 300 € pour le modèle de 2 To. Ce n'est pas donné mais dites-vous que les premiers SSD vedettes de l'époque, à savoir les G.Skill Phoenix 128 Go, coutaient le même prix en Sata 6Gbps, l'évolution a quand même du bon et il est important de s'en souvenir ou d'en prendre conscience. Certes 300 boules, ça douille, mais c'est un confort d'usage agréable, même si pas toujours visible. Changer son SSD PCIe 3.0 ou 4.0 par celui-ci est un peu too much, mais dans le cadre d'une nouvelle machine, ça pose question. Tout le monde n'a pas les mêmes priorités, tandis que les conseilleurs sont rarement les payeurs.

MSI a donc réussi son coup, surtout que l'engin est garanti 5 ans et que son taux d'heures avant panne est assez colossal avec 1 600 000 d'heures ou 1400 To écrits ! Contrepartie, il faut se délester de 300 € et s'assurer de la compatibilité avec votre carte mère, à supposer qu'elle soit déjà pourvue en PCIe 5.0, ce qui limite au LGA1700 récent ou l'AM5.