Test • Predator Hermes RGB DDR5-6800 CL32 en kit de 2x 16 Go

Dans ce test de RAM, nous partons sur un kit de chez Predator, la marque Gaming d'Acer qui se lance actuellement en Europe et devrait bientôt arriver sur le marché français. De la DDR5 toute pleine de lumières qui brillent de la couleur de votre choix dans la gamme Hermes RGB. Ces 2 peignes portent la douce référence BL.9BWWR.399 ou 16GB 1R*8 PC5 6800 CL32-45-45-108 pour qui préfère le détail. Deux modules de 16 Go pour un total de 32 Go en Dual-Channel. Si d'aventure vous aviez besoin de vous rafraîchir la mémoire au sujet des technologies mémoire et des noms étranges qui les accompagnent, nous vous rappelons que nous avons à disposition un papier visant à rendre l'ensemble limpide.

Pour commencer par le commencement, vous trouverez toutes les informations dans le tableau ci-dessous ainsi que chez son constructeur pour le kit en question. On ne le répétera jamais assez, mais équilibrer votre kit en fonction de votre config est conseillé et donc lire la notice une bonne base pour bien faire !

Predator nous a fourni un kit ayant un profil XMP capable d'atteindre les 6800 MT/s, ce qui est un peu le gros de l'offre en DDR5 actuelle. Comme tout modèle overclocké, les barrettes ont le droit à un radiateur surmonté d'une zone opaque permettant aux DEL RVB d'exprimer toute leur superbe. Contrairement aux modules testés précédemment, même s'ils étaient équipés de puces SK Hynix comme ces derniers, le profil JEDEC est plus musclé avec 5600 MT/s à 1,10 V et des latences de 45-45-45-89. Vous pourrez les trouver déclinés en noir, argent ou blanc a un tarif qui reste encore à déterminer dans nos contrés, mais le kit en question tape les ¥ 1499 en terre du milieu. Les matheux pourront ainsi les imaginer aux alentours des 193,50 € en Europe, mais cela serait oublié l'adaptation au marché et la TVA de chaque pays.

Comme vous pourrez le voir à la suite, les puces embarquées sont gravées SK Hynix. L'avantage du constructeur sur les fréquences DDR5 à l'heure où nous écrivons ces lignes fait que ce sont majoritairement ses puces que nous trouvons sur des modèles destinés au jeu. Micron a aussi un catalogue qui s'étoffe et Samsung continue son bonhomme de chemin, mais pour l'instant SK Hynix tient le marché.

Déshabillons les :

Nous sommes sur du module Single-Rank, avec donc uniquement des puces mémoire sur une face du PCB. Vous en comptez 8, toutes de 2 Go, le compte est bon ! Le radiateur pince les éléments entre 2 pads thermiques un peu rigide, ce qui les rend cassants comme vous pouvez le voir sur la photo de droite. Cependant, les deux côté du PCB ont le droit à ce traitement, ce qui permet aux puces d'évacuer la chaleur par l'arrière comme par l'avant (le PCB diffusant une partie lui aussi). Comme souvent, la puce PMIC et ses copines n'ont pas le droit à un dissipateur, ce qui est dommage.

Les fans de DEL RVB sont servis, avec 8 de chaque côté, pour assurer quelque chose de bien présent. A noter cependant que la synchronisation automatique (dès le premier allumage) des barrettes s'est montré capricieux au début, mais a fini par fonctionner, ce qui se corrige aisément via logiciel au besoin. Pour les curieux du détail, les puces mémoire sont sérigraphiées H5CG4BAGBD X018 316V DTAGJF65W, le contrôleur RGB est de chez ENE et pour la puce PMIC, la sérigraphie était tellement petite/ténue qu'elle restera un mystère !

Notre protocole

Pour notre protocole de tests de barrettes mémoire DDR5, nous utilisons toujours la même plateforme que voici :

 – CPU : Intel Core i5-13600K (à sa fréquence d'origine, soit 5,1 GHz)
 – Carte mère : ASUS ROG Strix Z790-E Gaming WiFi
 – Alimentation : be quiet! Pure Power 11 FM 1000W
 – Dissipation : be quiet! Silent Loop 2
 – Boîtier : LianLi PC-T60

Si vous vous étonnez de ne pas y voir un Core i9 (ou une puce AMD très haut de gamme), nous avons fait le choix du 13600K pour être plus proche de la machine d'un joueur, tout le monde ne pouvant pas s'offrir un 13900K. De plus, pousser la RAM demande en général d'augmenter la tension d'alimentation de cette dernière, ce qui force le CPU à augmenter la tension de son contrôleur système, jouant par là même sur ses performances et sa chauffe.

Le kit sera testé dans trois réglages :

• JEDEC (donc les cadence, latences et tension de base pour les puces équipées)
• AMD EXPO ou Intel XMP (les cadence, latences et tension certifiées stables par le constructeur)
• et un OC maison avec des cadence, latences et tension bidouillées à la main directement dans le BIOS avec validation via MemTest86+.

Pour tester ces kits, nous allons en passer par différents outils. Tout d'abord du bench synthétique grâce aux outils AIDA64 de FinalWire et 3DMark, PCMark et Procyon de chez UL. Les résultats synthétiques sont un bon étalon des performances à attendre, mais une mise en situation réelle permet de vérifier cela, c'est pourquoi nous testerons aussi de l'encodage (H264, H265 et AV1) sous Handbrake, les feront chauffer sur Stockfish et Y-Cruncher et demanderons à Blender (version 3.6.0) de voir ce qu'elles ont dans le ventre.

Nous voulons aussi les tester en jeu, mais c'est un point plus difficile à analyser. Si vous avez déjà regardé des tests de RAM, vous aurez remarqué que l'impact en jeu est minime, si ce n'est inexistant, entre kits à réglages proches. Pour pousser le test un peu plus loin, nous avons décidé d'en passer par l'iGP du 13600K (à savoir une puce HD 770) pour faire tourner Diablo III en élevé en 1920x1080. Pourquoi ce titre et pourquoi sur iGP ? Diablo III tourne à environ 50 FPS en FullHD sur cet iGP, c'est donc un jeu utilisable et, en le faisant tourner sur l'iGP, on force ce dernier à aller taper dans la RAM puisque, contrairement à un GPU, il n'a pas de VRAM pour l'accompagner. S'il y a une incidence en jeu, cela sera donc d'autant plus visible.

Comme pour tous nos dossiers RAM, plusieurs passes seront effectuées sur chaque test et la meilleure sera conservée.

Si les différentes valeurs annoncées sur les kits de RAM vous semblent un peu déroutantes, nous vous invitons à lire notre article à ce sujet qui essaie de clarifier les choses autant que possible.

Maintenant, c'est l'heure du test !

Qu'est-ce qu'on teste ?

Comme dit dans le protocole, notre kit va être testé selon 3 réglages. Tout d'abord dans son réglage d'usine d'après ce que le JEDEC a estimé le plus sûr, puis avec le profil Intel XMP 3.0 calibré par G.Skill. Enfin, nous ferons notre popote pour essayer de pousser un peu plus loin, en limitant la consommation pour ne pas forcer le processeur à trop faire grimper la tension de son contrôleur système. Voici ce que cela donne :

On a ici un JEDEC bien moins précautionneux que sur les kits précédemment testés (ici et là). Le XMP pousse la fréquence à 3400 MHz et baisse la tCL à 32, mais cela coûte une haute de la tRAS à 108 au passage. De plus, on passe de 1,10 V à 1,40 V, qui semble être la tension de base appliquée par les constructeurs sur les profils XMP.

Pour notre overcloking, nous avons cherché à grimper en fréquence tout en gardant des latences basses et sans trop monter la consommation. De fait, ce kit s'est est très bien sorti, permettant de passer à 3500 MHz tout en gardant des latences inférieures à celles du profil JEDEC tout en limitant la consommation à 1,25 V. Nous avons également essayé de rester en Gear 1, mais sans succès, la chose étant pour l'instant difficile en DDR5. Faisons maintenant parler la poudre pour voir ce dont chaque profil est capable.

Un petit tour sur AIDA64

Que vaut le kit face aux tests de FinalWire ?

TEST • Predator Hermes DDR5-6800 CL32 - AIDA64

AIDA est là pour faire saigner la RAM. Lecture, Écriture, Copie et Latences en prennent plein la tronche pour nous montrer jusqu'où le kit et ses réglages peuvent aller. Nous n'aurons pas de surprise au menu du jour. Le JEDEC – malgré ses valeurs assez hautes – se fait oublier faces aux profils XMP et OC. Notre OC à la fréquence 100 MHz plus haute que le XMP prend la tête, une courte tête, mais la tête quand même sur chaque scénario.

Bench synthétique

Voyons maintenant ce qui se passe avec les outils de chez UL :

TEST • Predator Hermes DDR5-6800 CL32 - Bench Synthétique

Avant de parler résultats, pour ceux qui ne connaitraient pas ces outils en voici un petit détail : 3DMark est utilisé deux fois, CPU Profile permet de faire chauffer le CPU dans du rendu 3D et Night Raid est un bench "Gaming" conçu pour les iGP et solutions mobiles. La suite PCMark fait, elle, tourner différents tests en usage bureautique, professionnel et jeu. Enfin Procyon est utilisé pour des tests basés sur l'IA avec deux modèles, AI MWL de chez Microsoft et OpenVINO d'Intel. L'IA faisant de plus en plus parler, nous nous sommes dit qu'il serait intéressant de l'intégrer à nos tests.

Ici pas de grosse différence, chaque profil a ses forces et faiblesses, ce qui est certainement dû à une association fréquence, latences, tension qui sont tour à tout plus profitable à l'un ou l'autre des usages. Il est cependant étonnant que les 1,4 V du profil XMP n'aient pas plus d'impact, ce qui peut vouloir dire que la valeur n'est pas forcément systématiquement atteinte.

Bench applicatif

Et en usage réel, qu'est-ce que cela donne ?

TEST • Predator Hermes DDR5-6800 CL32 - Bench Applicatif

Voilà ce que cela donne dans de vraies applications. Les profils XMP et OC sont au coude à coude dans la plupart des usages et même complètement équivalents sur de la compression vidéo via Handbrake. Sur Stockfish (outil permettant de calculer des coups à jouer ou jouables aux échecs), qui fait plus que mouliner le CPU, on sent par contre bien l'impact de la tension haute du profil XMP qui fait throttle notre 13600K, là où les profils JEDEC et OC lui laissent plus de marge pour s'exprimer. Au final, l'écart n'est pas flagrant entre les 3, sauf usage spécifique. Voyons ce que cela donne en jeu.

Et en jeu alors ?

On lance Diablo III et on fait plusieurs passes pour voir sur chaque réglage s'il y a un impact et, si c'est le cas, de quelle ampleur.

TEST • Predator Hermes DDR5-6800 CL32 - Diablo III

Rappelons que si notre choix s'est porté sur Diablo III, c'est pour utiliser l'iGP de notre Core i5-13600K et donc pour qu'il pompe dans la RAM puisqu'il n'a pas de VRAM, ce qui maximise les effets en jeu. Comme sur les précédents tests, l'écart entre JEDEC, XMP et OC est d'à peine plus d'une image par seconde. Certains diront que c'est toujours ça de gagné, d'autres préfèrerons économiser, nous vous laissons juger à l'aune de vos besoins et moyens.

Conclusion

Ce kit de chez Predator a été sympathique à tester. Son profil standard est cadencé plus haut que ce que l'on a pu voir chez la concurrence, avec des performances correctes sur une tension à la norme JEDEC avec des latences acceptables. L'ensemble s'est montré assez souple à l'usage, le bricoleur pourra passer du temps à essayer de peaufiner et nous avons fait ici le choix d'obtenir au moins les performances fournies par le profil XMP tout en consommant le moins possible et sans rendre la configuration instable. C'est ce qui nous a conduit à DDR5-7000 34-42-42-88 à seulement 1,25 V, mais il est certain qu'en poussant la tension, de plus hautes fréquences sont accessibles, avec cependant des latences qu'il faudra revoir à la hausse. Descendre la tCL à 32 de manière stable tout en dépassant les 6800 MT/s demandera par contre toujours plus de 1,3 V sur ce kit, d'où notre choix de passer à 34 pour aller au plus bas en tension. Si vous êtes friand de réglages, c'est un kit qui ne vous décevra pas. A l'ensemble s'ajoute un aspect esthétique que l'on vous laissera juger, mais qui saura certainement séduire les fans de RGB aimant assortir leur RAM au reste de leurs composants. Reste à les trouver sur le marché, ce qui pourrait arriver pour fin Q4 sans prix officiel annoncé.