Côté logiciel
Avec autant de fonctionnalités, le GC313Pro ne pouvait pas se passer de logiciel, et nous sentons clairement que ce dernier est présent par nécessité plus que par envie. Clairement dans le (très) bas du panier (qui s’installe encore à la racine du disque ?), Assist Center Pro vous permet de mettre à jour le micrologiciel, de désactiver le HDCP (mécanisme de protection des contenus copyrightés ; dock sera incapable de fonctionner sur ce type de média si l’option n’est pas activée) et de changer les modes de capture entre PS4/PS5, Xbox, Nintendo Switch et autre. Un menu dont nous n’avons pas compris l’utilité, puisqu’il faut être connecté à un PC pour y avoir accès, alors que le logiciel nous remettait invariablement en mode PS4/PS5 une fois débranché et rebranché !
Heureusement, ce logiciel est entièrement facultatif, si bien qu’après avoir farfouillé dans les options sans rien trouver d’intéressant, nous l’avons délaissé sans y revenir !
En revanche, ce qui pourra vous donner des maux de tête supplémentaires sera le paramétrage de votre connectique de sortie. Pour notre test, nous utilisons le port HDMI d’une RTX 2080 et un adaptateur. Problème : le panneau de configuration NVIDIA nous propose plusieurs options : le format d’encodage des couleurs (RGB ou YCbCr422/442) et des noirs (limités pour les télévisions, ou total). Si les couleurs ne changent rien à notre sortie, telle n’est pas le cas des la profondeur des noirs : rendez-vous section suivante pour admirer les différences.
Les performances
Comment se débrouille notre GC313Pro en encodage vidéo en situation réelle ? Regardons cela ensemble, en commençant par cette histoire de noirs. Le problème provient en fait de la formulation YCbCr de l’espace colorimétrique, qui est parfois mal pris en charge par certains appareils (par exemple dans les vidéos MPEG-2) et ne propose des valeurs de l’intensité du noir entre 16 et 235, au lieu du 0-255 normalement utilisé. Il en ressort une image au contraste moindre que l’image source.
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Problème : comme vous le voyez ci-dessus, l’utilisation de la gamme complète des noirs mène à une perte de contraste, les zones plus sombres étant cramées (regardez les textures de la grille en arrière-plan). Si cela est peut-être un artefact de notre configuration (étrangement, les noirs complets étaient correctement retransmis en mode passthrough sur notre écran), les logs de FFMPEG indiquant dans tous les cas une capture en yuyv422
tendent à penser que le GC313Pro fonctionne dans un mode restreint de couleurs, quelle que soit son entrée. Ou alors, que notre PC soit détecté comme une console, appliquant ainsi systématiquement le mauvais préréglage. Pour le reste de nos images, nos avons ainsi opté pour le mode « limité », plus fidèle. Gardez cependant à l’esprit qu’une passe par un filtre luminosité/contraste sera obligatoire avant diffusion.
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Continuons nos comparaisons avec deux images de Metro Exodus. Le GC313Pro ne faiblit pas, et retranscrit avec exactitude les particules fines en mouvement.
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Or, on aurait pu imaginer que la puce à l’œuvre pour l’encodage effectuait une certaine part de compression : force est de constater que ça n’est pas le cas, TestUFO ne dévoilant aucun artefact lors de nos tests.
TestUFO en action, vu par le PC de capture
Continuons avec deux extraits de la vidéo promotionnelle LG OLED HDR :
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Ici encore, le contraste est moindre, mais (compression YouTube aidant !) aucun détail n’est perdu. Pour être tatillons, une légère dérive vers le vert semble présente, facilement corrigible sur le PC encodeur. Voyons maintenant ce que la capture donne sur du texte :
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Ici, le lettrage prend un très léger ghosting, imperceptible dans des conditions normales d’utilisation. Terminons par un cliché :
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Ici encore, rien de plus à redire qu’une légère dérive vers le jaune, sans pour autant être rédhibitoire. Bref, niveau qualité, le GC313 fait le café — surtout si vous utilisez une télévision derrière —, et offre un flux non compressé en sortie : pas d’inquiétude de ce côté-là !
Côté température, nous avons testé pendant 3 h 30 le GCG313 Pro en charge et encodage, et avons relevé une température maximale de 48 °C au niveau des connexions supérieures. Au toucher, le chargeur est chaud sans pour autant être dérangeant ; et sans jamais déclencher la protection thermique — que nous n’avons pas testée en tant que telles - annoncées par le fabricant. Clairement, les composants internes pourraient être mieux refroidis (la conception d’une coque en plastique sans pad thermique les reliant au cœur étant sous-optimale), mais les températures restent dans le domaine de l’acceptable.
Conclusion
Après de longues heures d’utilisation du GC313Pro, nous repartons avec une impression positive. Le chargeur est bien construit, prend en charge les normes de chargement PC et de charge rapide mobile tout en pouvant alimenter deux appareils tout en restant compact. Côté dock, nous apprécions la possibilité d’usage en mode « hub » (sans passer par le secteur), apportant un peu de polyvalence à l’objet ; car c’est probablement là que se trouvent ses plus grandes limites. Quelques autres USB n’auraient pas été de refus, surtout sachant qu’AVerMedia propose également ce GC313Pro à la vente aux… professionnels. En ce qui concerne les performances, ce modèle tient ses promesses et offre bien un flux 1080p60 Hz non compressé en YCbCr422. Est-ce que cela vaut 129,99 € ? Dans le mode compétitif du streaming, ce modèle constitue l’entrée de gamme des cartes de capture, mélangé avec le milieu de gamme des chargeurs nomade. Si vous êtes à la recherche de ces deux éléments combinés (par exemple pour transformer facilement un appareil photo en caméra live, cf. photo de droite !), foncez, ce modèle est fait pour vous. En revanche, si le côté nomade vous est égal, alors une simple carte de capture USB sera probablement plus adaptée, par exemple la Game Capture Neo du concurrent Elgato.
Nous remercions AVerMedia pour la mise à disposition de notre exemplaire de test
