Xbox Gamepad Rose

Nous sommes en 2024 et malgré 10 années de débat sur le sujet la suprématie de l'homme blanc semble toujours présente dans le jeu vidéo. Comment changer cela ?

Nous sommes en 2024 et le sujet de l'inclusivité fait du bruit depuis maintenant quelques années. De nombreux combats sont menés (oui, l'on peut parler de combat lorsqu'il y a perception d'une force oppressive et immuable en face) et l'industrie du jeu vidéo ne manque pas à l'appel. Que cela soit dans le contenu des jeux comme au niveau de ses acteurs (développeurs, créateurs, scénaristes, vidéastes, influenceurs, joueurs, streamers...), de l'encre coule et de nombreux, acteurs, médias, vidéos et évènements tentent de faire changer les choses.

Le jeu vidéo, juste un loisir ?

Curieux d'avoir l'opinion de notre lectorat sur la question et dans le but de vous faire découvrir ou redécouvrir ce qui existe et est fait en la matière, nous vous proposons quelques contenus et aimerions échanger avec vous dans un but d'analyse, mais aussi de recherche de solution. Que cela soit en commentaire ou sur notre Discord, n'hésitez pas à partager votre pensée et nous débutons avec une vidéo de Yann Marguet (humoriste et chroniqueur) dans une intervention sur France Inter.

Le bonhomme est habile avec la langue française, l'utilisant de façon moderne pour faire passer l'information de manière assez caustique. S'il s'autorise quelques raccourcis pour faire tenir sa chronique dans un format court (oui un Street of Rage permettait déjà de choisir le sexe ou la couleur de peau du protagoniste dans les années 90), il ne manque pas de soulever en 2024 un point qui semble vouloir tenir bon malgré qu'il ait été de nombreuses fois pointé du doigt. Pourquoi l'homme blanc continue-t-il d'être prédominant ? Certes un Fortnite ou New World présentera une génération aléatoire de personnage en début de jeu et balaiera le problème, mais quelques titres jouant les bons élèves ne font pas la pluie et le beau temps sur une industrie de cette taille.

Oui, certains titres font des efforts, même des AAA jouent la carte de l'inclusivité, certains avec tant de volonté que cela fini par lasser certains joueurs qui y voient un argument marketing plus qu'une vraie ouverture d'esprit. Car oui, arriver à caser différentes origines ethniques, positions sociales, politiques, associatives et mettre en avant différentes communautés est une bonne chose, mais tout caser d'un coup semble un peu exagéré. Le monde est fait d'altérité, mais pousser le curseur jusqu'à la caricature ne semble pas être une bonne idée.

Le jeu fait la communauté ou inversement ?

D'ailleurs, puisque l'on parle de communauté qui réagit - et comme Yann Marguet l'a délicatement placé également - il faut savoir qu'une communauté c'est un tas de gens, que ce groupe est la cible de l'industrie qui les réunit et que dans le domaine du jeu vidéo, les dérives sont nombreuses et les échanges souvent aussi intéressants que les réponses données à une opinion posée sur TwiXter. À ce sujet, écoutons Jennifer Lufau :

Taper sur une industrie en disant qu'elle ne fait pas ci ou ça est une chose, mais chacun a aussi un rôle à jouer pour aller vers de réels changements. Ainsi, chaque joueur peut en quelque sorte entrer dans le monde de la politique en choisissant à quel jeu il va jouer ou pas et surtout en réfléchissant à ses agissements en ligne. Dans un domaine qui touche beaucoup de jeunes et le manque d'expérience (et les hormones) pouvant amener à quelques loupés plus ou moins ravageurs, il serait bon de voir le jeu vidéo comme un média complet, pas juste un vecteur d'amusement, mais un outil d'apprentissage. Car oui, l'on peut apprendre à travers le jeu vidéo, pas uniquement en devant programmeur, développeur, graphiste ou autre acteur du milieu, mais apprendre le vivre ensemble et faire de réelles expériences dans une simulation permettant d'incarner un autre, plusieurs autres et d'avoir l'opportunité de modifier notre façon de faire en conscientisant ce qui est vécu en face.

Un média pour les inclure tous et dans le loisir les lier ?

De nombreuses actions sont menées pour valoriser l'expérience autour du jeu vidéo, comme avec Afrogameuse menée par Jennifer Lufau, Loisirs Numériques ou encore Women in Games (oui, cela tourne souvent autour des femmes, car elles sont encore trop souvent ciblées) et bien d'autres. Leur but ? Faire du monde vidéoludique une "safe place" dans un premier temps, mais aussi un moteur d'inclusivité. Que ce soit dans l'accès à l'emploi, dans l'éducation et aussi dans le vivre ensemble. C'est en tout cas ce que croit Mickaël Newton cofondateur de Loisir Numériques :

Les initiatives ne manquent pas pour ouvrir le milieu, mais malgré des années de débat sur la question nous arrivons en 2024 avec un constat qui n'a pas tant bougé. Comment l'expliquer ? Pourquoi l'homme blanc et les classes aisées seraient plus représentés ? Des logiques assez basiques d’accessibilité permettent de vite sauter aux conclusions, mais dans une industrie qui a mille fois prouvé qu'un indépendant pouvait sortir son épingle du jeu, et ce même avec de faibles moyens, qu'est-ce qui retient encore les écoles et gros studios ? La question reste malheureusement posée depuis des années et si un virage semble amorcé, la peur du dérapage semble encore bien présente. Heureusement que des actions comme Loisir Numérique permettent à des profils dits "atypiques" de percer et de faire changer les choses, mais est-ce encore nécessaire aujourd'hui ? Qu'en dites-vous ? On en parle ?

Ghiom


  • super intéressant ! Et content de voir que Hardware explore de nouveau thème 👍

  • J'en pense que y a toujours une raison valable pour tirer sur l'inclusivité.

    Dans le monde réel on va jouer sur l'égalité homme-femme puis sur la couleur de peau.

    Dans le jeu video, les femmes ont été mise a l'honneur plus d'une fois (je parle des personnages et/ou héroines, pas la peine de donner des exemples, il y en a plein), difficile donc d'attaquer sur ce terrain, donc on torpille l'absence de gens de couleur.

    Je trouve ça vraiment dommage, autant je peux comprendre le débat dans les domaines du cinéma etc, autant dans le jeux video je nous pensais épargné.

    une bonne partie des jeux vidéos c'est incarner des personnages qui n'existent juste pas (démon, robot, personnage fictif et j'en passe). Je trouve ça réducteur a mort de balancer a des auditeurs qui n'y connaissent rien aux jeux video de torpiller le domaine en mode "ça manque de noir".

    Une raison pour les ignorants de critiquer notre monde ....

  • Et quoi de mieux pour en parler que nous, des hommes blancs entre 27 et 40 balais 🤣 !

    Blague à part on recrute, le sujet est super important, ne serait-ce que pour l'identification. Pas sûr que des joueuses ou des joueurs issues de minorités se retrouvent autant dans les cannons des personnages de jeu vidéo (particulièrement AAA) masculins blancs baraqués. Suffit de voir la couverture de Mass Effect 3 avec initialement uniquement la version "homme"... une couverture heureusement changée pour un modèle réversible permettant de mettre en valeur Mr ou Mme Shepard !

    • Bin le problème est que l'inverse est vrai également. Des personnages verts, et ce seront les gens à la couleur de peau fluo qui ne se reconnaîtront plus dedans. Après, faudrait avoir les statistique de la couleur de peau des gens qui achètent et que les studio décident où ils veulent faire leurs blé. Ca existe, ça? 🤣

      Ou alors, ressortir les vieilles ficelles des années 90 mentionné dans ce billet: choisir les personnages en fonction de la tête du client. Il est vrai que qu'il est plus facile de faire ça dans un jeu vidéo que dans les films et séries.

      • Et c'est déjà fait au cinéma, typiquement pour les versions chinoises. Ça montre bien que quand on force l'industrie, elle peut le faire....

        Le soucis n'est pas de forcer la représentativité, mais de faire prendre conscience de à quel point les héros sont issus dans une écrasante majorités de biais culturels occidentaux sans laisser de place aux autres influences.

        Il suffit de voir les Asari dans Mass Effect pour comprendre que le problème de couleur de peau n'est pas un souci de couleur mais de culture !

        • Dans le cinéma ça ne fonctionne surtout que dans un sens.

          Inclure des asiatiques ou des noirs dans une histoire bien occidental c'est du progressisme, par contre inclure un blanc dans une histoire d'asiatique c'est un affront (coucou la muraille de chine avec matt damon)

          Vaste sujet et débat sans fin, ce serait pas mal d'avoir l'avis des principaux concernés aux finals (des non blanc masculins hétéros), je serai pas surpris que plus de la moitié d'entre eux s'en foutent car on finit tous par jouer un personnage complètement imaginaire un jour ou l'autre dans un jeux vidéo.

          J'ai jamais rêvé d'etre un plombier italien perso, pourtant c'est drole

          • Inclure des asiatiques ou des noirs dans une histoire bien occidental c'est du progressisme, par contre inclure un blanc dans une histoire d'asiatique c'est un affront (coucou la muraille de chine avec matt damon)

            Ou des noirs. Ils sont parfois plus racistes que nous 🤣

        • Sérieux? Des scènes sont rejoué avec des acteurs différents, en fonction du lieu de commercialisation?

          • Des acteurs pas à ce que je sais, mais dans les grand blockbusters certaines scènes / effets spéciaux sont effectivement localisés différemment selon le pays de diffusion.

30 commentaires

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User