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Et les 500 millions d'euros d'aides versés à la boite ne se sont pas avérés suffisants pour limiter la casse.

Alors qu’Intel fait son beau avec ses fonderies ouvertes aux commandes pour une efficacité encore limitée en pratique, semble-t-il, du côté de chez STMicroelectronics, fondeur franco-italien (le plus grand d’Europe !) proposant des finesses allant de 0,18 µm au 18 nm (développé en collaboration avec Samsung Foundries), les choses ne sont pas roses non plus. En effet, en dépit de 3 milliards d’aides de l’état annoncées début juin 2023 - 500 millions versés jusqu’alors —, la firme compte laisser partir environ 1 000 employés qualifiés en France d'ici 2027 (sur la base d’estimations internes, avec de potentielles options de relocalisation), le tout dans le cadre d’un plan plus global visant à se séparer de plus de 2 800 personnes à l'échelle globale — toujours sous la forme de départs volontaires. Une décision qui ne s’effectue pas sans discussions avec les divers représentants du personnel, vous imaginez l'ambiance.

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Pourtant, sur le papier, l’affaire semblait juteuse : 1,05 milliard d’euros d’argent public arrivaient à ST, 1,85 milliard à GlobalFoundries, pour un investissement total de 7,5 milliards afin de renforcer les filiales européennes de production du semi-conducteur et créer 1 000 emplois. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu, et, si les infrastructures destinées à l’accueil du personnel ont bien été construites, mais les nouveaux postes sont, eux, introuvables. Pire, deux lignes de productions seraient réaffectées (l’une migrée à Singapour, l’autre dans un autre site en France — Rousset ou Tour), en lieu et place des trois nouvelles promises. Selon la direction, il est question d'une mise en avant d'autres procédés dans le but de développer certaines technologies en particulier sur certains sites (Electrical Wafer Sort en particulier pour Crolles) ; mais le projet est loin de convaincre tous les employés.

Tout n’est cependant pas noir : une de ces trois nouvelles lignes de production a bien été construite, alors que le « partenaire » GlobalFoundries joue les fantômes. Il faut dire qu’avec un chiffre d’affaires en forte baisse (-24 % sur le premier trimestre 2025) du fait d’une demande en dent de scie, les fabs ne fonctionnent pas à plein régime, ce qui peut les rendre déficitaires. Rajoutez des soupçons de conflit d’intérêts entre l’ex-ministre de l’Économie Bruno Le Maire, désormais parachuté en tant que Conseiller Stratégique Extérieur chez ASML, qui aurait tout intérêt à vendre des machines à ST quel que soit la santé financière du fondeur français, le tout dans des contrats gardés secrets par les deux parties.

Une source proche de l’affaire nous confiait y voir une situation similaire à l’alliance entre NXP (anciennement Philips Semiconductor), STMicroelectornic et Motorola au début des années 2000.... qui s’est soldée par un échec avec le départ de NXP de l’alliance en 2007. En revanche, ST avait réussi à plus ou moins tirer son épingle du jeu en occupant les fonderies sur le long terme. Reste à voir comment le franco-italien pourrait retomber sur ses pattes avec un GloFlo qui fait la sourde oreille ! (Source : BFMTV, que l’on n’attendait pourtant pas vraiment sur le sujet)

Double Doc


  • Lemaire Conseiller Stratégique Extérieur chez ASML   o.O  😱

    AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh ! Mais ils vont faire faillite ! Ils sont au courant des compétence réelle du gars en économie, strat&gie et plannification ??

    • Je veux pas faire de politique ici mais Lemaire est Normalien et énarque, tu dois avoir un sacré niveau scolaire pour oser cette critique.  

      • ... Ou bien une vision très à jour des compétences concrètes des normaliens et autres énarques !

        La critique ne doit jamais être réservée au pères, c'est une réflexion d'égocentré. 

        Que vous faut-il comme preuve, pour accepter qu'un titre (ici normalien ou énarque) a perdu toute sa prestance ?

        Que les pères ou tenants du titres vous le disent ?

        Mais qu'est-ce que je raconte, nous sommes en France voyons! Aucun diplôme ou titre prestigieux ne peut être acheté ou falsifié voyons !  -oups- Ne surtout pas faire de recherche à ce sujet, vous allez déprimer.

      • Bruno Lemaine avait réussi à avoir 500.000€ de dettes (factures impayées) pour son micro parti.

        Pendant qu’il était ministre des finances la dette de l’état a augmenté de 550 milliards (soit 3100 milliards) et la balance commerciale a atteint 600 milliards de déficit.

        C’est comme Fillon. Ce ne sont pas des personnes engagées pour leurs compétences mais pour leur carnet d’adresses. Et ici il y a comme une odeur de conflit d’intérêt.

      • Ah oui, ces normaliens-là qui font n'importe quoi dans la fonction publique ou pire, dans les médias, c'est vraiment les pires (attention, beaucoup de second degré est peut-être présent dans cette phrase).

        En tout cas, il n'y a pas fait le département d'économie à Normal Sup mais lettres, c'est le carnet de contact qui fait l'intérêt de la personne dans ce cas...

  • Ah oui ST micro, biberonné aux subventions publiques et incapable d'innover. A un moment faut savoir passer à autre chose. Ca me rappelle un peu Sanofi qui s'est engraissé en crédit d'imôt recherche pendant des années tout en n'investissant pas beaucoup dans ladite recherche (il n'y a qu'à voir l'echec cuisant pour fournir un vaccin face au covid contre des startup bien plus modestes qui ont réussi).
    Ca vit de vieux contrats à long terme semi-forcés avec l'automobile et un peu l'industrie franco-italienne. 

    En France on subventionne (assez largement, surtout les grands groupes) mais on contrôle peu derrière et on sanctionne encore moins en cas d'échec ou de mésusage. Résultat certaines boites ne visent plus l'optimisation de leur métier mais celle de la pompe à subvention. Et quand la pompe se tarit on licencie et il ne reste que la coquille (vide).

    Et si la boite menace de faire faillite, plutôt que de chercher de jeunes pousses innovantes dans lesquelles investir, on va encore re-deverser quelques milliards dans une structure déjà en perdition complète (oui, souvent le management responsable des errements ne fait pas parti des licenciement économiques).

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