La semaine dernière, Intel a pu annoncer la nomination de son nouveau PDG permanent, un individu très actif, et ce, depuis longtemps dans l'industrie du semiconducteur : Lip-Bu Tan ! Maintenant, la grande question est de savoir quelles sont ses intentions pour le fondeur en difficulté. Officiellement, c'est demain qu'il prend son poste, mais des bruits de couloir autour de ses projets potentiels ont déjà commencé à circuler.
Un détail important à rappeler, c'est que Tan avait été nommé par le conseil d'administration d'Intel en 2023 pour examiner et superviser le fonctionnement de la branche production d'Intel. Il en aurait découlé des frustrations à l'égard de la culture d'entreprise et le manque généralisé de vigilance proactive, d'adaptabilité et d'anticipation qui s'était installé. En somme, un fonctionnement tout à l'opposé du mode opératoire qu'avait instauré Andy Groove. Il aurait aussi conclu au passage que le processus décisionnel était entravé par un effectif pléthorique. Plusieurs vagues de licenciement avaient pourtant été effectuées sous l'ancien PDG, mais ce dernier n'en aurait pas fait assez, notamment vis-à-vis des cadres intermédiaires. Enfin, le comité d'administration aurait refusé de mettre en œuvre les mesures proposées dans la foulée par Lip-Bu Tan. Son départ soudain en aout 2023 n'aurait donc pas été uniquement la conséquence d'un désaccord avec Pat Gelsinger, mais aussi avec le conseil d'administration.
Le nouveau PDG aurait déjà quelque peu annoncé la couleur l'autre jour, en affirmant face aux employés que des "décisions difficiles" vont devoir être prises. Ceci sous-entend une volonté de poursuivre la restructuration entamée par l'ancien PDG, mais avec un regard différent, sans aucun doute. Il n'est pas à écarter qu'il fera preuve de plus de "finesse", en ciblant certaines strates bien précises de l'entreprise, spécifiquement pour défricher la couche de cadres intermédiaires lente et pléthorique qui ne lui plait visiblement pas. Sous Pat Gelsinger, Intel a réduit son effectif de 15 000 employés environ. De toute évidence, ce n'est pas encore terminé. Par conséquent, l'ambiance ne doit toujours pas être des meilleures en ce moment pour les 109 000 restants, en attendant de voir tomber les nouvelles mesures.
Et qu'en sera-t-il des usines ? Eh bien, l'on pourrait écarter pour l'instant l'option d'une véritable scission entre Intel et Intel Foundry. Dans un mémo partagé avec les employés, Lip-Bu Tan aurait indiqué qu'il entend bien garder le contrôle des usines. En effet, la refonte et la réorganisation de l'activité de production seraient même l'une des grandes priorités du nouveau PDG. Il se serait donné pour mission d'en faire "une fonderie de classe mondiale" et, surtout, de courtiser agressivement de nouveaux clients, ce qu'un porte-parole d'Intel a d'ailleurs cette fois-ci plus ou moins confirmé :
Lip-Bu passera beaucoup de temps à écouter les clients, les partenaires et les employés au fur et à mesure de son arrivée et travaillera en étroite collaboration avec notre équipe de direction pour positionner l'entreprise sur la voie de la réussite future.
En somme, la stratégie générale d'Intel resterait largement inchangée et il s'agirait surtout de faire des mises au point cruciales. Lip-Bu Tan continuerait ainsi à construire sur le travail de conversion de la branche de production et d'ouverture aux tiers des usines d'Intel entamé par Pat Gelsinger, ce qui avait déjà été un sacré virage (onéreux) à prendre. Mais en corrigeant au passage les manquements de l'ancien PDG, dont Tan aurait critiqué la mise en œuvre et son incapacité à mettre en place un service client et technique apte à rivaliser avec celui de TSMC. Selon certaines sources, pour assurer sa survie, Intel Foundry doit arriver à faire signer au moins deux clients majeurs pour la production d'un volume important de puces... Et pour ça, il faut non seulement que le 18A séduise, mais aussi tous les à-côtés ! En voilà une affaire qui ne sera pas mince...
Finalement, Tan ambitionnerait également de corriger le tir avec l'IA, dont il avait critiqué - encore une fois - l'approche qu'en a fait Intel et à qui le domaine est largement passé sous le nez jusqu'à présent. Il voudrait notamment relancer les projets de production de puces pour l'IA et étendre l'activité de l'entreprise au-delà des serveurs, notamment en s'intéressant à d'autres domaines pertinents à l'intelligence artificielle, tels que le logiciel et la robotique. Voilà qui devrait être de bon augure pour le "Data Center Group" et sa branche GPU en particulier. (Source : Reuters)
avec un nom pareil il va tout exploser c'est sur ! 😜