L'Europe cherche toujours à attirer un maximum d'acteurs de l'industrie mondiale du semiconducteur sur son territoire et en parallèle à encourager ceux qui y sont déjà à s'agrandir. Pour l'instant, nous avons par exemple Intel qui a signé en Allemagne, GloFo et STM qui ont lancé un agrandissement notable en France, de même qu'Infineon mais en Allemagne, TSMC qui s'apprête a priori à franchir le pas en Allemagne, AMD qui va étoffer sa présence irlandaise et NVIDIA qui a également été interpelé, ainsi que Qualcomm ! Qui reste-t-il donc ? Les Coréens, bien sûr ! Alors que les Américains ont déjà réussi à séduire Samsung et SK Hynix avec leur Chip Act, vous pensez bien que l'Europe les envies un peu (beaucoup). De ce fait, l'infatigable industriel et commissaire européen Thierry Breton a récemment effectué un arrêt en Corée du Sud lors de sa dernière vadrouille mondiale. C'est d'ailleurs la deuxième fois en deux ans qu'il s'y est rendu pour rencontrer les pontes de l'industrie et du commerce coréens, dont le big boss de Samsung.
Important 1st 🇰🇷🇪🇺 #Digital Partnership Council in Seoul
— Thierry Breton (@ThierryBreton) June 30, 2023
Together with Minister Jong-ho Lee, we strengthened 🇰🇷🇪🇺 #cooperation:
✔️Research & supply chain resilience for #chips
✔️#Investment environment for tech (5G/6G, quantum, HPC, cyber)
✔️Regulation #AI #DSA #DMA #Data pic.twitter.com/HCIywHDVDL
Malheureusement pour l'Europe, les Coréens ont jusqu'ici été au moins aussi difficiles à convaincre du bien-fondé et de la pertinence des ambitions européennes que les Taïwanais, les acteurs du semiconducteur des deux pays ayant toujours été assez réticents pour s'agrandir en dehors de leurs terres (pour ne pas saper l'importance de leur pays respectif dans le domaine, mais probablement aussi en partie à cause d'une culture du travail très différente). De plus, l'Europe ne dispose certainement pas des mêmes moyens de pression/leviers que les États-Unis à ce petit jeu. Cependant, il y aurait désormais un peu plus d'espoir, notamment grâce à un Chip Act européen devenu bien plus souple depuis son officialisation. Ce dernier devait au départ soutenir avant tout la production avec des procédés avancés (5 nm et moins), mais le champ d'action du plan de financement a entre-temps été élargi aux projets exploitant des procédés plus matures et ceux renforçant de manière conséquente l'industrie locale du semiconducteur d'une façon ou d'une autre. C'est sans aucun doute ce qui a permis de gagner l'attention de TSMC, dont le projet d'usine se concentrera sur les procédés 28 et 22 nm (par ailleurs, comme la nouvelle usine d'Infineon), tandis que GloFo et STM ont pu profiter de cela pour poursuivre leur spécialisation dans le semiconducteur FD-SOI.
Mais est-ce que cela veut dire que Samsung est d'ores et déjà prêt à signer pour une usine en Europe ? Cette dernière en rêve assurément, mais rien n'est encore moins sûr. D'autant moins que le géant coréen a déjà d'importants projets très coûteux en cours et qui se concentrent surtout à domicile (où il prévoit de construire 5 usines pour 230 milliards de dollars pour son rêve d'une Corée numéro 1 du semiconducteur), sans oublier sa nouvelle installation aux États-Unis. Certes, rien n'est impossible pour autant et puis il y a bien d'autres façons que la construction d'une usine de production pour participer à l'animation de l'industrie du semiconducteur européenne. Nous verrons donc bien ! (Source : Business Korea, via Computerbase)