En février dernier, l'Europe annonçait son programme InvestAI lors du Sommet pour l'action sur l'IA à Paris, une initiative visant à mobiliser 200 milliards d'euros de fonds publics et privés pour faire de l'Europe un continent de l'IA, rien que ça ! Hier, la Commission européenne a mieux défini ses ambitions avec la présentation de son "AI Continent Action Plan". En gros, le plan d'action pour faire de l'Europe un acteur comparable aux USA et à la Chine dans le domaine de l'IA. Tout n'est pas exactement nouveau dans cette annonce, le plan d'action étant un complément de l'initiative InvestAI. En pratique, il cherche avant tout à préciser la mise en œuvre et les actions principales du projet pour augmenter considérablement les capacités de l'Europe en matière d'intelligence artificielle, et donc à poser un cadre à l'ensemble.
Voici les 5 axes principaux, tels que fraichement définis :
- Construire une infrastructure de calcul de l'IA à grande échelle : création de 13 usines d'IA (d'ici à 2026) utilisant le réseau européen des meilleurs superordinateurs européens, construction via InvestAI de 5 giga-usines équipées chacune de 100 000 accélérateurs IA de pointe, proposition d'une nouvelle loi sur le développement de l'informatique dématérialisée et de l'IA.
- Améliorer l'accès à des données de qualité : nouvelle stratégie d'union des données pour un marché intérieur unique, création de laboratoires de données dans les usines d'IA pour collecter et organiser les données, et ainsi promouvoir et faciliter les innovations.
- Promouvoir l'IA dans les secteurs stratégiques : booster massivement l'utilisation et l'intégration de l'IA par les entreprises européennes, notamment dans le secteur public et le domaine de la santé.
- Renforcer les compétences et les talents en matière d'IA : faciliter le recrutement international et la migration de travailleurs qualifiés, lancer de nouveaux programmes d'enseignement et de formation pour garder les talents et en former de nouveaux.
- Simplifier la mise en œuvre de la loi sur l'IA : instauration d'un service d'assistance "AI Act Service Desk" pour conférer informations et conseils.
Pour compléter ça, voici deux vidéos. La première est signée "Commission européenne" et répond à la question "Comment l'Europe devient-elle un leader en matière d'IA ?". Elle résume grosso modo les grandes lignes du plan d'action. La seconde est la vidéo d'une intervention de Henna Virkkunen, vice-présidente et directrice générale chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, dévoilant la nouvelle stratégie européenne pour l'IA.
S'il vous faut encore plus de détails, voici la publication originelle de la Commission européenne avec bon nombre de documents librement consultables.
Super, 200 milliards direct dans la poche des gafams, de NVIDIA et des vautours associés (HPE, ibm, dell,...)
Avec ce budget là il y avait une chance de relancer la production de semi-conducteurs en Europe au lieu de miser sur l'IA directement et de se retrouver encore une fois dépendant du matos américains. Surtout en ces temps de partenariat transatlantique troublé.
Attention ce commentaire est en réponse au précédent mais vise plus large :
Il serait temps de comprendre que Europe =/= UE, et de le formaliser dans les discutions.
(sans évoquer la multitude d'autres zones d'échanges et autres conneries)
=> L'Europe est un continent. Bruxelles une administration -ajouter l'adjectif qui vous convient le mieux- (perso un mot commençant par m me convient).
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Sinon,
Rien à f. d'une production de semi conducteurs en Estonie ou en Roumanie. Une production de semi conducteurs dans l'hexagone ou sur l'une de ses iles m'intéresse plus.
Pour rebondir sur le commentaire précédent, si Edenar se pose la question de pourquoi les teuteuhs de Bruxelles misent sur l'IA plutôt que les semi conducteurs, comme par hasard en ne concurrençant surtout pas les USA et devient parano, je ne lui jetterai pas la pierre. Les faisceaux de "preuves" se multiplient chaque jour qui passe.
Sans le matériel, le logiciel n'est rien. Le réel et le concret n'est pas dans le vocabulaire de ces teuteuhs.
PS: j'ai toute légitimité à les traiter de teuteuhs, je paye mes impôts depuis plusieurs décennies et cotise (tondu) comme un bon gros mougeon, car j'ai deux emplois.
En tant qu'auto entrepreneur les copains comprendront.
Mettre de l'argent sur la table c'est une chose, mais ça ne va pas résoudre les problèmes de fond vis-à-vis de l'industrie des composants informatiques, surtout dans le HPC, alors que ce n'est pas les ressources humaines qui manquent tant que ça.
Il y a cette notion incroyable de penser que c'est un souci de moyens financiers, alors que le problème est le manque de cohésion et de coordination d'une industrie qui ne se résume pas à 2/3 acteurs d'un maillon (bah non, c'est pas TSMC ou Samsung qui fait tout, désolé).
Il faut relancer la motivation aux plus jeunes de se former dans ce domaine (on va être franc, le bas niveau en informatique ça n'intéresse pas non plus des masses d'étudiants), forcer les industries à travailler de pair plutôt que de se tirer dans les pattes avec des stratégies foireuses et mieux synchroniser les laboratoires de recherche avec l'industrie. Et même ça, ça ne prendrait pas simplement 2/3 ans, mais au moins une décennie, et il faudrait interagir avec de nombreux acteurs extérieurs pour essayer d'avoir des compétences locales. Un peu ce que l'on faisait dans les années 60/70 quand on a délocalisé cette industrie finalement.
Quand je pense qu’il y a 2800 emplois en surcis chez ST Microelectronics en France d’ici 2027. 😥