Pat Gelsinger avait-il vraiment été trop gourmand avec Intel Foundry et l'IDM 2.0 , et animé par des ambitions finalement trop décorrélées des réalités du marché ? En tout cas, la déconstruction de son rêve original se poursuit, petit à petit. Après l'arrêt (officiellement, une mise en pause) du projet de gigafab en Allemagne fin 2024, voilà qu'Intel annonce un nouveau délai également pour son complexe d'usines géant à domicile, en Ohio !
Présentée en grande pompe en 2022, cette initiative représentant un investissement total estimé de 100 milliards planifiait l'élaboration d'un nouveau mégasite de production - baptisée "Silicon Heartland" - pour les besoins d'Intel et des futurs clients d'Intel Foundry. Au départ, la production se devait de démarrer dans les deux premières usines (fruit d'un investissement initial de 28 milliards)... en 2025. Mais parce qu'aucun plan ne survit jamais au contact de la réalité, jusqu'à présent, rien ne se passe comme prévu.
En pratique, les travaux sont en cours depuis 2022. Les fondations des premiers bâtiments sont terminées depuis peu et la construction en surface a commencé. Toutefois, en mars 2024, l'achèvement de la première phase avait déjà été repoussé à 2027/2028. Pratiquement un an plus tard, voilà qu'Intel a une nouvelle fois reconsidéré son emploi du temps :
- Achèvement de la première phase (Mod 1) en 2030 et début de la production entre 2030 et 2031
- Achèvement de la seconde phase (Mod 2) en 2031 et début de la production en 2032
Autrement dit, le fondeur est arrivé à la conclusion qu'il n'aura pas besoin de cette capacité de production de sitôt, ce qui pourrait également suggérer qu'il ne s'attend pas à une très forte croissance de la demande pour sa production. Ce ne serait donc pas une nouvelle très positive pour Intel Foundry. Malgré tout, il s'avère qu'Intel poursuit son travail d'embauche et la formation des futurs employés du site ohioan (ohioïen ?) dans ses autres usines américaines. Probablement afin qu'ils soient fins prêts le jour J pour installer et exploiter le matériel de production. Il faut dire que le recrutement de la main-d'œuvre très qualifiée et spécialisée requise pour ce genre d'opération n'est a priori pas une mince affaire, même aux USA. TSMC en a d'ailleurs fait les frais aussi pendant son installation. On supputera donc qu'en dépit du retard, Intel veuille tout de même prendre les devants sur certains aspects, pour éviter de se retrouver à devoir s'y prendre en dernière minute à l'avenir, d'autant plus que le fondeur se garde l'option d'avancer l'emploi du temps si les conditions du marché venaient à changer.
Nous adoptons une approche prudente pour nous assurer que nous achevons le projet d'une manière financièrement responsable, ce qui permettra à Ohio One de réussir à l'avenir. Nous poursuivrons la construction à un rythme plus lent, tout en conservant la flexibilité nécessaire pour accélérer les travaux et le démarrage des opérations si la demande des clients le justifie, mais je tiens à être franc et transparent avec vous tous au sujet de notre plan actuel. Cela ne diminue en rien notre engagement à long terme envers l'Ohio. Nous continuerons d'augmenter nos embauches à mesure que nous approcherons de nos dates de mise en service. Intel est fière de vivre dans l'Ohio et nous restons enthousiastes quant à notre avenir dans cette région. [...] Les projets de cette envergure et de cette complexité comportent toujours des rebondissements. Mais le résultat final est un projet dont nous serons tous fiers pendant des décennies.
Message de Naga Chandrasekaran, vice-président exécutif, directeur des opérations mondiales et directeur général d'Intel Foundry, à ses employés.
D'un autre côté, ce report signifie qu'Intel va pouvoir sensiblement réduire ses dépenses d'investissement ces prochaines années. En effet, Intel Foundry est un véritable boulet aux pieds du fondeur et un gros point noir sur le bilan financier de l'entreprise depuis plusieurs trimestres maintenant. Ceci pourrait ainsi favoriser un retour à une certaine rentabilité - et brosser une bonne frange de l'actionnariat dans le sens du poil. La décision toutefois se comprendre aussi compte tenu des incertitudes quant à l'avenir d'Intel et d'Intel Foundry, et l'absence d'un PDG permanent. Une scission d'Intel de ses usines reste une alternative valable dans l'esprit de beaucoup et il n'est pas impossible que le futur PDG soit choisi spécifiquement pour superviser une telle opération. Avoir un bilan plus présentable pourrait d'ailleurs absolument aussi s'inscrire dans ce contexte... Que nous réserve encore 2025 ?
La décision a déçu plus d'un outre-Atlantique, sans pour autant surprendre tout le monde. Néanmoins, un certain optimisme semble rester de rigueur pour un projet souvent considéré comme étant crucial pour l'économie et la défense américaine. Voici quelques citations d'individus plus ou moins impliqués dans cette aventure et cherchant à (se) rassurer du mieux qu'ils peuvent :
Il est évident que nous aimerions que les usines ouvrent plus tôt que plus tard. Mais tout indique qu'Intel ouvrira ces usines dans l'Ohio, que cela fait partie de sa stratégie à long terme et que la délocalisation fait partie de son plan d'entreprise à long terme.
Dan Tierney, porte-parole du gouverneur Mike DeWine.
Le marché et les événements géopolitiques peuvent toujours influer sur le calendrier. Mais avec plus de 6 milliards de dollars déjà investis dans ce site, cela va se produire.
Jon Husted, sénateur américain, ancien lieutenant-gouverneur ayant travaillé avec DeWine pour amener le projet dans l'Ohio.
Bien que le calendrier d'Intel ait été modifié pour tenir compte des réalités du marché, l'engagement de créer au moins 3 000 emplois et d'investir 20 milliards de dollars en capital tout en poursuivant la construction de ses usines de production de puces les plus avancées au monde dans l'Ohio reste inchangé.
Matt Englehart, porte-parole de JobsOhio
Les retards sont fréquents dans les projets de construction. Nous allons travailler avec eux sur ce projet pour nous assurer qu'il sera réalisé en toute sécurité, dans les délais impartis et dans le respect du budget.
Dorsey Hager, secrétaire-trésorier exécutif du Columbus and Central Ohio Building and Construction Trades Council.
(Source : The Colombus Dispatch, Intel, Tom's)
La bulle du hardware pour l'I.A. est en train de se degonfler a vue d'oeil, a la fin de l'annee il n'en restera plus grand chose
Qu'est-ce qui te fait dire que l ia c'est en train de ralentir ?
L'I.A. ne ralentit pas, c'est les besoins en nouveau hardware pour l'I.A. qui sont en train de ralentir.
Au jour d'hui le materiel ne devient plus obsolete avec le temps comme il y a encore dix ans.
Donc les entreprises ne vont pas s'equiper eternellement, si elles sont deja equipees, elles gardent leur matos et continuent a l'utiliser, sans en acheter de nouveau
Je trouve que c'est pas une mauvaise chine se report
Investir c'est bien mais si c'est derrière ne pas avoir l'utilité et donc dépenser pour rien inutile
D igi la prochaine décennie j'espère pour intel que la demande sera en hausse
Oui l IA se dégonfle
Ils ne faudrait pas oublier une choses, pour travailler dans le monde industriel
Des investissements ça demande des crédits accordé par des banque tout les gros groupe s appelle pas apple ou MS à pouvoir signer comme ça un chèque ou le lendemain t encaissé en cash à la banque
Hors cette bulle spéculative IA a aussi fait du tord à l industrie, beaucoup d industrie pour obtenir des crédits auprès des banques pour obtenir ces crédits ont dû ajouter une ligne IA, car les banques n investissaient pas si tu mettait pas industrie 4.0/IA/empreinte carbone dans l équation de ton projet
Ce qui fait que mm si au final n apportera que peu voir rien dans des investissements de nouvelle ligne de production, ils ont du rajouté des lignes budgétaires absurde d IA sinon pas de ligne de crédit de la banque donc pas d investissement
Un exemple tout bete, si dans ton usine faut mettre un convoyeur tapis roulant qui tourne H24, tu joue sur le choix de vitesse/dimension/longueur/charge supporté... Et y a pas en soit fondamentalement de le piloter à la seconde prêt
Tu met un capteur entrée un capteur sortie pour quand un objet arrive s assuré qu il soit bien reparti pour pas qu il tourne à vide
Bah pour qu une banque t accorde le crédit, fallait un capteur de vitesse de rotation, un capteur de "surchauffe" remonter ça dans une base de données via une connexion réseau, un serveur de stockage de cette données donc du fric du fric du fric de l énergie des abonnements internet du cloud, du calcul
Tout un tas des trucs inutile qui apporte 0 valeur ajouté , mais que des fous t imposé car ils ont decrété que l IA c est bien
Un exem
Bref dans nombreux cas pour accepter un investissement des banques ont imposé trop souvent de l IA qui n apporte pas de valeur ajouté
C est comme ci un jardinier on lui avait obligé d acheter une pelleteuse pour planter un plant de tomate, alors qu au départ il voulait juste acheter une bêche à 30balles