Fraichement arrivé dans le club des entreprises aux capitalisations boursières de l'ordre du "trillion" de dollars aux USA (1 "trillion" là-bas = 1000 "billions" = 1000 milliards chez nous = un billion) grâce à la fièvre de l'IA, la même qui a propulsé NVIDIA au sommet, TSMC songerait déjà à augmenter ses prix pour 2025 ! Rapportée par Morgan Stanley (via l'investisseur Eric Jhonsa), l'information est encore officieuse et ne sera probablement jamais confirmée par TSMC, le fondeur n'ayant pas pour habitude de discuter de ce sujet-là très ouvertement, la tarification étant de toute manière individualisée. En revanche, le PDG de TSMC avait déjà soulevé la forte possibilité d'une hausse des prix en juin dernier, notamment avec son homologue chez NVIDIA. Visiblement, cette ambition pourrait donc finalement se matérialiser dès l'année prochaine.
Le chiffre qui circule porte sur une augmentation de 10 % du prix du wafer 4 nm et 5 nm, généralement estimé aux alentours des 18 000 $ actuellement, il passerait ainsi à 20 000 $. Ceci correspondrait à une hausse de 11 % du prix de vente moyen pondéré pour ces procédés, principalement utilisés en ce moment par AMD et NVIDIA. Si la hausse venait à se matérialiser, le prix d'un wafer N4/N5 aurait alors grimpé d'environ 25 % depuis le début de 2021. Mais, rappelons encore une fois que les tarifs sont individualisés et que tous les clients ne sont évidemment pas à la même enseigne. En tout cas, il est suggéré que c'est l'augmentation maximale que les clients actifs dans l'IA et le HPC pourraient tolérer présentement. Vu les marges, ça ne devrait pas être trop dur à encaisser et au pire, c'est le client qui paiera la différence. À nous la RTX 5090 avec de grosses fréquences, mais un MSRP à 1999 $ ?
Côté smartphone et électronique mainstream, les négociations auraient été un peu plus compliquées. La hausse de la tarification devrait alors être plus modeste. De ce fait, Morgan Stanley anticipe un prix de vente moyen pondéré en hausse de 4 % pour les wafers de N3 (3 nm) en 2025. Hors toutes considérations de volume et de conditions contractuelles spécifiques, un wafer de ce calibre se négocierait à ce jour à partir de 20 000 $, voir plus. Là encore, l'analyste estime que les clients de TSMC devraient pouvoir répercuter les couts supplémentaires sur les consommateurs. Youpi.
Pour couronner le tout, le cout du packaging avancé CoWoS (chip-on-wafer-substrate) pourrait également gagner 20 % sur les deux prochaines années. Additionnellement, TSMC aurait par ailleurs préparé une "stratégie" pour motiver les éventuels récalcitrants incapables d'"apprécier la valeur de TSMC" (des mots rappelant ceux prononcés par le PDG C.C Wei en juin) à payer plus, en agitant (une fois de plus) le spectre d'une possibilité de pénurie potentielle pour les capacités de production des procédés de pointe.
La "bonne" nouvelle dans tout ça, c'est que les prix des procédés matures, tels que le 16 nm, devraient rester stables, la capacité de production étant suffisante. Maigre consolation ?
Pour rappel, TSMC avait déjà augmenté ses prix de 10 % en 2022, puis de 5 % en 2023. Avec la hausse mixte de 5 % anticipée pour 2025, TSMC devrait logiquement améliorer sa marge brute comprise entre 53 et 54 %, ce qui est sans aucun doute l'une des raisons des reconsidérations tarifaires. Largement dominateur de son marché, le fondeur taïwanais n'a évidemment aucune raison de s'en priver. Du reste, il ne faut pas oublier que TSMC a également des investissements couteux à financer (tout de même bien subventionnés, certes), à domicile, mais aussi en Europe, au Japon et aux USA. Il serait temps tout de même et très souhaitable que Samsung Foundry et Intel Foundry arrivent un jour à incarner durablement une alternative vraiment crédible à cette monopolie, notamment pour les procédés les plus avancés... En attendant, TSMC y fait largement cavalier seul et laisse les miettes aux autres. (Source : Tom's)
Une information additionnelle serait que le 7nm voit son prix légèrement chuté car pas assez utilisé.