European Chips Act Ohyeah

Annoncé en grande pompe l'année dernière, le programme européen de subventions pour le semiconducteur attend toutefois toujours le feu vert définitif.

Vous pensiez l'histoire bouclée ? Que nenni, ça se saurait si l'Europe était rapide dans son travail. La bureaucratie a un rythme qui lui est propre et puis nous pouvons supposer qu'il y a aussi plein d'autres dossiers sur le feu. Pour la petite histoire, la Commission européenne avait dévoilé avec fierté son CHIPS Act en février 2022 (ah oui, déjà !), un programme visant à booster l'industrie européenne du semiconducteur avec une enveloppe de 43 milliards d'euros et accessoirement une réponse aux initiatives identiques ou semblables aux USA et en Asie. Par ailleurs, l'un des éléments centraux de ce grand projet est de doubler la part de la production de semiconducteur de l'Europe à 20 % sur les 10 prochaines années et de réduire sa dépendance vis-à-vis des USA et de l'Asie.

Le prochain épisode bureaucratique du CHIPS Act à l’européenne va se dérouler au Parlement européen à Strasbourg le 18 avril à venir, en présence des représentants de chaque pays de l'Union et des législateurs. Ce jour-là, il s'agira de négocier les détails du financement de cette loi et de conclure un accord, ce qui devrait a priori se faire sans trop de mal si l'on en croit les sources de Reuters. Il se  trouve que 400 millions d'euros manquaient jusqu'à présent à l'appel, mais qu'une solution a déjà été trouvée par l’exécutif européen. De plus, le champ d'application du texte aurait aussi été élargi depuis sa présentation. Alors que la Commission avait proposé de financer uniquement la construction d'usines pour du semiconducteur de pointe, représentants nationaux et législateurs se seraient aussi déjà mis d'accord pour couvrir l'ensemble de la chaîne de valeur du semiconducteur, incluant les procédés matures, recherche et conception - soutenir le travail crucial pour l'ensemble de l'industrie de l'IMEC et mieux repartir les bénéfices du CHIPS Act au niveau européen auraient été parmi les principales motivations pour ces additions. Il faut reconnaître qu'il est probablement plus réaliste de ne pas se concentrer uniquement sur les procédés de pointe, ce qui serait assurément une aventure autrement plus coûteuse et complexe, et donc plus à même de foirer.

Nous serons probablement là le 18 avril (ou le jour suivant) pour vous raconter ce qui s'est passé et si tout s'est déroulé comme prévu. Les industriels du semiconducteur présent en Europe attendent probablement aussi la nouvelle avec impatience. On pensera notamment à Intel, qui prévoit la construction d'une grosse usine en Allemagne (projet baptisé Silicon Junction ). Projet toutefois déjà retardé et pour lequel Intel a par ailleurs exigé plus de fonds auprès de l'Allemagne, because inflation et toussa. N'oublions pas STMicroelectronics. Le franco-italien s'est associé avec GlobalFoundries pour la construction d'une usine de production pour 6,7 milliards d'euros en France.

European Chips Act Ohyeah

Matt

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