Dans le sillage des USA et des Pays-Bas (domicile d'ASML), le Japon - sans doute en partie sous la pression des USA - va à son tour durcir les règles d’export d'un bon nombre d'outils pour la production de semiconducteurs fabriqués dans le pays. Notez que la Chine n'est pas explicitement mentionnée ni d'ailleurs aucun autre pays en particulier. Ce sont en apparence des modifications générales aux directives d’exportation vers les pays « non amicaux », dont la Chine fait officiellement partie (seuls 42 pays sont listés par le Japon comme étant « amicaux » et ne nécessitant pas de permission pour les exportations). En tout cas, ton et timing ne laissent pas de place au doute quant à la cible principale de ces nouvelles restrictions japonaises. Par conséquent, des acteurs chinois comme le producteur de NAND YMTC et le fondeur SMIC auront prochainement encore plus de mal à se fournir en équipement indispensable à la production de semiconducteurs plus ou moins avancés, étant donné que les entreprises japonaises vont dès juillet 2023 devoir obtenir une autorisation individuelle des autorités pour la vente de l'un des 23 outils concernés à une entité chinoise.
La liste en question comporte tous les machines pour la lithographie par immersion, les équipements de gravures, les outils pour le polissage chimique et le nettoyage des wafers, et les testeurs de masques pour l'EUV. Ces appareils sont fabriqués par 10 entreprises, dont Lasertec, Nikon, Screen Holdings et Tokyo Electron. Autrement dit, il sera désormais d'autant plus difficile pour les acteurs chinois de faire progresser leurs procédés, mais aussi d'agrandir leurs capacités de production avec les procédés matures. Le gouvernement japonais pense toutefois que l'impact commercial sera limité, en tout cas en ce qui concerne l'industrie japonaise, les nouveaux contrôles à l’exportation ne ciblant pas de grands marchés, toujours selon le gouvernement. De plus, la construction d'usines au Japon, en Corée du Sud, aux États-Unis et en Europe devrait de toute façon largement permettre de compenser la perte de la clientèle chinoise. Pour les clients des fournisseurs tels qu'ASML avec des carnets de commandes pleins à craquer et beaucoup d'arriérés, cela pourrait même se transformer en bonne nouvelle.
Quoi qu'il en soit, ça n'en reste pas moins une « victoire » pour les USA, qui a sûrement besoin du support du Japon, autant que celui des Pays-Bas (pour rappel, les Néerlandais se sont récemment aussi pliés aux « demandes » américaines). Accessoirement, ceci prouve aussi que la technologie japonaise reste importante et que le pays est toujours l'un des leaders mondiaux dans ce domaine de l'industrie (pour l'anecdote, ASML paye des thunes à Nikon depuis 2019 suivant un accord dans le cadre d'un conflit autour de plusieurs brevets). Ne pas oublier aussi que les plus grands producteurs de wafers au monde sont japonais, Shin-Etsu Chemical et Sumco, qui ne sont d'ailleurs a priori pas concernés par ces nouvelles règles, pour l'instant. (Source : Computerbase, Tom's)
Effectivement, c'était à prévoir.
Petite faute ? " durcir les règles d’expirations". Exportation ?
C'est corrigé, merci ! :)