Et à l'usage, ça donne quoi ?
Peu importe le nom que vous leur donnez, ces hybrides PC/consoles portables sont des machines singulières. Elles ne s'adressent évidemment pas à tous les usagers et, avant de craquer, pesez bien le pour et le contre pour ne pas risquer de voir votre achat prendre la poussière après quelques semaines. Une précaution oratoire évidente, mais qui fait d'autant plus de sens que les machines peuvent être chères. C'est le cas de cette SLIDE.
Prouesse technique, l'intégration d'un vrai petit clavier au sein d'une machine finalement plus puissante qu'un Steam Deck entraîne forcément un surcoût, mais il ne faut guère plus de quelques minutes pour trouver d'innombrables atouts à ce clavier physique. En premier lieu, il évite de faire apparaître ce disgracieux clavier virtuel de Windows qui gâche l'affichage et occupe une place non négligeable sur le bureau. Plus important encore, nous évitons tous les bugs liés à ce clavier virtuel : lui est toujours présent et toujours reconnu. Rassurant.
Deux coloris sont disponibles ainsi que trois variantes « techniques » de la SLIDE
Dès la finalisation de l'installation de Windows 11, au premier démarrage de la SLIDE, on se rend compte de l'intérêt du clavier qui permet d'entrer les informations de notre compte Microsoft sans masquer la quasi-totalité de l'affichage. Mine de rien, quand on a un écran de seulement 6 pouces, l'espace d'affichage, c'est précieux ! Bien sûr, le clavier va dépanner sur de petites prises de notes, mais il ne faut pas le prendre comme un compagnon dédié à la bureautique. Il n'est pas assez confortable, malgré son ingénieuse inclinaison de 30°.
En revanche, alors que l'émulation est un usage privilégié pour ces petites machines, le clavier prend ici tout son sens : dans de nombreux cas, il faut passer par l'interface de configuration pour ajuster tel ou tel paramètre. Sans clavier, ce genre d'ajustements est parfois rigoureusement impossible et il faut attendre d'en brancher un, externe, sur la machine. Avec la SLIDE, aucun problème. Cela dit, la machine d'AYANEO se montre aussi plus polyvalente que les Legion Go et autres ROG Ally grâce à ses deux ports USB 4 : brancher une clé ou un disque externe alors que la machine est en charge ne pose aucun problème.
Si le clavier rend l'ergonomie de la SLIDE un peu particulière, on s'y fait rapidement
Puisque nous parlons de charge, soulignons une petite faiblesse de la SLIDE : si l'autonomie est supérieure à nombre de ses concurrentes, ce n'est pas encore ça et, trop souvent, on se retrouve à cours d'énergie pendant un déplacement ou en week-end. C'est encore trop faible à notre goût, mais avec son Steam Deck OLED, Valve a sans doute trouvé une équilibre plus juste qu'AYANEO entre performances et autonomie.
En effet, avec son Ryzen 7 7840U, la SLIDE est parfaitement capable de faire tourner de très nombreux jeux et même les grosses productions – à condition d'accepter quelques sacrifices graphiques – sont envisageables. Problème, l'autonomie ne tient alors pas du tout la route et on se rabat donc plus volontiers sur des jeux plus modestes... lesquels n'ont généralement pas besoin d'une telle puissance : Unpacking, pour n'en citer qu'un, s'accommode très bien du processeur Aerith du Steam Deck. Sur d'autres « petits » jeux, on profite de la qualité des sticks et de leur effet Hall même s'il faut reconnaître que la croix directionnelle pourrait être encore meilleure.
Conclusion
AYANEO se distingue de la masse des consoles portables avec une option que nous n'avions remarqué que sur le modèle « Win » du concurrent GPD, le clavier physique. Un petit clavier de 64 touches bien sûr trop réduites pour de la saisie au kilomètre et qui souffre de son unique disposition, QWERTY, mais un clavier qui rend malgré tout de fiers services. Qu'il s'agisse de prendre de rapides notes, de remplir divers champs sur le Net ou d'accéder aux options de logiciels ne prenant pas en charge le clavier virtuel, disposer d'un vrai clavier à portée de main peut être précieux. Notre seule inquiétude à ce niveau réside dans la robustesse des ressorts sur lesquels repose le mécanisme de coulissage. Pour le reste, AYANEO nous propose une machine finalement classique avec son Ryzen 7 7840U lequel ressemble beaucoup au Z1 Extreme des Legion Go/ROG Ally. La configuration matérielle a le bon goût d'être plus ajustable et les contrôles reposent sur des mini-sticks à effet Hall alors que le SSD est un modèle 2280 plus facilement échangeable. Reste que ces améliorations du concept de console portable valent leur pesant de cacahuètes : dans sa version la plus light, la SLIDE est au moins à 650 euros et peut dépasser les 1200 euros avec 64 Go et 4 To de SSD... mais qui a besoin d'autant ?