Ayaneo Slide

Caractéristiques techniques : AMD, toujours et encore

Pour la distribution première de ses consoles, AYANEO passe toujours par la plateforme Indiegogo, et ce, alors que le financement du produit est en réalité déjà assuré : la production est même déjà en cours au lancement de la campagne. Il reste ensuite toujours possible de commander les machines AYANEO, mais les tarifs sont généralement un peu plus élevés... enfin, jusqu'au lancement du produit suivant, la chute étant alors très rapide jusqu'à épuisement des stocks.

La SLIDE est ainsi déjà distribuée aux backers depuis quelques semaines et nous avons pris le temps de bien découvrir notre propre modèle avant de vous faire part de nos impressions. Premier constat, AYANEO ne se moque clairement pas du monde quand il parle « conditionnement ». La SLIDE est livrée dans une espèce de grosse boîte style vidéo-cassette VHS des années 80-90. À l'intérieut, tout est parfaitement rangé, agencé presque devrions-nous dire et la console est impeccablement protégée.

Style rétro, la boîte de la SLIDE est inspirée des cassettes vidéo des années 80/90

Une console qui se distingue d'abord par sa compacité. Nous sommes évidemment très loin du côté mastoc de la Lenovo Legion Go, mais nous sommes aussi relativement éloignés de « grandes machines » comme le Steam Deck ou la ROG Ally. La SLIDE mesure moins de 23 centimètres de long pour à peine 9 de large et son épaisseur reste faible à moins de 3,8 cm, sticks compris. La machine entre les mains, on est d'ailleurs impressionné par la densité de la bête : ses 650 grammes tiennent dans un petit pavé de forme rectangulaire.

AYANEO SLIDE
CPU AMD Ryzen 7 7840U
8c/16t, 24 Mo de cache, Cadencé à 5,1 GHz
GPU AMD Radeon 780M
RDNA3
12 CU
Cadencé à 2,7 GHz
Ecran 6", 16:9
1920 x 1080, IPS
60Hz
Tactile 10 points
RAM 32 Go LPDDR5
Stockage 2 To
M.2 NVMe, 2280
Connectique 2x USB 4 Type-C / DP 1.4
1x microSD
Connectivité Wi-Fi 6E
Bluetooth 5.2
Batterie 45,62Wh
Alimentation 65 W, connecteur Type-C
Dimensions

226 x 90 x 28,5 mm
(37,5 mm en comptant les sticks)

Masse environ 650 g
MSRP à partir de 699 dollars

La compacité de la console est évidemment remarquable, mais c'est aussi et surtout la forme de la SLIDE qui frappe au premier coup d'œil. Elle est effectivement plus allongée que la plupart de ses concurrentes alors que l'écran est comme « posé » sur le corps de la console. Un écran de 6 pouces de diagonale et, là, c'est une singularité dont on se serait passé. Bien sûr, cela permet de rendre la SLIDE plus compacte, mais il faut reconnaître que 6 pouces, ça fait un peu léger... en tout cas pour les vieux yeux de votre humble serviteur.

Les deux sticks profitent d'un effet Hall pour éviter tout effet de drift sur la durée

Pas question non plus d'un dalle OLED : comme sur la plupart des machines du genre, c'est donc l'IPS qui a été retenu. D'ailleurs, AYANEO n'est pas plus original pour les entrailles de sa console : la SLIDE mise sur une APU AMD, pas le Z1 Extreme de la Lenovo Legion Go, mais un modèle très proche, le Ryzen 7 7840U. Cette puce associe, comme le Z1 Extreme, 8 cœurs Zen 4 à 12 unités de calcul RDNA 3 pour une solution d'une puissance et d'une polyvalence assez remarquables. Notez que si AYANEO propose plusieurs variantes de la SLIDE, le Ryzen 7 7840U est l'unique APU retenue.

En revanche, les différentes variantes de la SLIDE permettent d'avoir le choix entre 16, 32 voire 64 Go de LPDDR5 et d'opter pour un SSD interne de 512 Go, 1 To, 2 To ou 4 to. Au-delà de la surenchère technique, il est utile de préciser que ce SSD est en PCIe 4.0 – rien que de très classique – mais surtout au format M.2 2280, c'est à dire le même que sur nos SSD « de bureau ». Il devrait donc être plus simple de faire évoluer le stockage de sa console si le besoin s'en fait sentir.

« Devrait donc être plus simple » : notez la présence de guillemets pour exprimer une relative déception. En effet, le 2280 permet de dénicher des SSD M.2 meilleurs marché qu'avec le Steam Deck par exemple. En revanche, AYANEO a moins bien réussi son coup que sur la KUN par exemple : retirer le capot de la SLIDE est facile, mais ensuite, le démontage sera un peu plus compliqué que sur la plupart des concurrentes et il faudra davantage retirer de composants pour atteindre le SSD. Tant pis.

Pas une seule vis apparente : c'est classe, mais ça nécessite un peu d'huile de coude pour ouvrir la console

Pour sa carte mère, AYANEO a visiblement opté pour un modèle « maison », l'AS01. Cela ne nous renseignera pas vraiment sur les atouts/défauts du produit, mais rien à signaler de réellement rédhibitoire, au moins sur la fiche technique. Nous l'avons dit par exemple, le SSD est au format PCIe Gen 4 x4. Rien à redire non plus sur la battrie : elle paraît moins imposante que sur d'autres modèles – la Legion Go au hasard – mais dispense tout de même ses 45,62 Wh : nous ne devrions pas avoir de gros problèmes d'autonomie.

À gauche, la batterie de 45,62 Wh et, à droite, l'unique ventilateur de la SLIDE

Une autonomie que nous mesurerons un peu plus tard, mais qui devrait profiter de la relative « petite taille » de l'écran : une dalle 6 pouces en Full HD consomme nettement moins que la dalle 8,8 pouces en 2560 x 1600 pixels de la Legion Go ! D'autant que, contrairement à certains spécialistes du jeu vidéo qui proposent du 120 Hz (ASUS/MSI) voire du 144 Hz (Lenovo), AYANEO se contente d'une fréquence de rafraîchissement de 60 Hz : moins agréable à l'œil, c'est aussi plus économique.

Une fois la machine ouverte, l'accès aux composants reste délicat : changer le SSD sera un peu plus compliqué que sur le Steam Deck par exemple

Comme toujours, nous terminons notre petit tour d'horizon de la machine avec une étude de la connectique. AYANEO est un peu plus ambitieux que ses concurrents et il a le nez creux en intégrant deux ports USB-C à la norme 4.0 s'il vous plaît. Pourquoi le nez creux ? Parce que c'est finalement très pratique d'avoir un port sur le dessus de la console et un autre sur le dessous... surtout quand on peut brancher ce qu'on veut : cela offre une belle polyvalence. Bien sûr, nous avons aussi droit à un bouton de mise sous tension avec capteur d'empreintes intégré, une bouton de gestion du volume, un port pour carte mémoire microSD... mais aucun jack 3,5 mm. Dommage.

Spécificités ergonomiques : 64 spécificités pour être précis

64 spécificités ? Qu'est-ce que ça veut dire ? En réalité, inutile de chercher bien loin, il s'agit de retranscrir en « chiffres » l'intégration de ce mini-clavier « sous » l'écran. Nous l'avons dit, il est très simple de le faire apparaître en glissant (to slide en anglais) la dalle vers le haut de la console. Le mouvement est doux, très fluide, mais arrivé à 70% du parcours, les ressorts achèvent la translation de manière un peu plus brusque. Pour être tout à fait honnête, c'est notre seule inquiétude : le mécanisme résistera-t-il aux affres du temps ?

Les touches sont petites, mais avec un peu d'habitude, on peut saisir de manière très correcte

Une fois déplacé en totalité, l'écran peut être légèrement incliné : on parle d'environ 30°, mais cela change nettement le confort de lecture à l'écran... dans le bon sens évidemment ! L'écran se rabat puis remet tout aussi simplement en place pour une console très compacte. Notez que le clavier n'est bien sûr pas le plus confortable : il n'y a que 64 touches, elles sont petites et leur sensibilité est perfectible. Pour autant, on peut réellement saisir du texte et, une fois l'habitude prise, il est plutôt agréable à utiliser, mais c'est évidemment pour le côté pratique de toujours avoir un clavier sous la main qu'il nous convainc.

Le double système de ressorts placé sur l'arrière de l'écran lui permet de coulisser de manière souple

Lorsque l'on utilise des émulateurs par exemple, on peut souvent avoir un petit réglage à faire... qui nécessite quelques pressions au clavier. De plus, l'écran des portables étant déjà petit, si le clavier virtuel de Windows est appelé, on ne voit presque plus rien ! Enfin, il est bon de souligner qu'AYANEO ne se contente pas de cet accessoire pour assurer une bonne ergonomie à sa console. D'abord, la marque intègre des sticks à effet Hall pour une durabilité élevée. Elle propose aussi une croix directionnelle suffisamment ferme pour être confortable et place deux boutons supplémentaires au niveau des gâchettes : question de goût bien sûr, mais cela peut avantageusement remplacer des boutons au dos de la console comme sur la ROG Ally.

Logiciel AYASpace : bien pensé... mais toujours pas en français

À l'image de presque tous les fabricants de ces machines hybrides entre console portable et PC, AYANEO a opté pour l'intégration de Windows 11. Une édition familiale est ainsi préinstallée d'office sur le SSD de la machine. Pour l'heure, seul Valve a fait le choix – compréhensible – de troquer le système de Microsoft pour son propre SteamOS.

Correcte sans plus, l'interface AYASpace pourrait déjà être un peu plus réactive

Bien sûr, avec Windows 11 se pose le problème d'une interface conçue pour des machines aux dimensions plus imposantes. Le système de Microsoft n'est pas non plus connu pour sa souplesse d'utilisation via un écran tactile ou avec une manette de jeu. Pour y remédier, AYANEO a développé une surcouche graphique, AYASpace. Le principe est assez similaire à ce que peut proposer Lenovo avec Legion Space par exemple : la surcouche sert d'intermédiaire entre l'usager et Windows de sorte de l'interface l'OS est masquée.

Il est évidemment très simple de basculer entre le bureau de Windows et l'interface AYASpace, AYANEO s'étant aussi arrangé pour que sa surcouche graphique soit claire et intuitive tout en étant dotée de toutes les fonctions essentielles. Hélas, premier écuieil à l'accessibilité : AYASpace ne dispose toujours pas d'une version française et c'est donc en anglais que nous en avons arpenté les méandres. Le second reproche est lié à l'absence de fonctionnalité vraiment originale : AYANEO est resté très sage dans sa vision de l'interface utilisateur.

Notable regret : AYANEO n'a toujours pas pris le temps de proposer une autre langue que l'anglais... ou le chinois !

De fait, nous sommes accueillis par un écran général sur lequel on retrouve les derniers jeux pratiqués. On peut aussi accéder à la bibliothèque complète et à une galerie de captures... et c'est tout. Aucun raccourci comme le proposent certaines marques vers les principales boutiques/plateformes du jeu PC (Steam, Epic Games, GOG...). Aucune fonctionnalité un peu particulière pour se détacher et, pour le reste, AYANEO se focalise – heureusement ! – sur tout ce qui est réglages.

Là, les choses sont assez complètes avec des onglets conçus pour rassembler intelligement toutes les options. Hélas, comme le reste de l'interface, ça reste en anglais et pour le débutant, il n'est clairement pas évident de s'y retrouver... en particulier lorsque l'on parle d'ajuster le TDP de la machine ou d'ajuster les commandes. Des options qui parleront donc d'avantage aux anglophones et qui ont, cette fois, le bon goût d'être très complètes.

Le panneau de contrôle – ou d'accès rapide – est accessible, bien organisé et les options sont multiples

Notons la présence d'un overlay très complet – mais là encore délicat à configurer pour les anglophobes – pour afficher toute sorte d'informations pendant les parties. La surcouche AYASpace est, enfin, complétée par un classique panneau d'accès rapide : une pression sur la touche dédiée près du stick de droite et un panneau apparaît sur la droite de la console. On y retrouve de manière un peu résumée toutes les options d'AYASpace. Pratique.

Et côté BIOS ?

De manière assez surprenante, AYANEO n'autorise pas l'accès au BIOS de sa machine en pressant sur la touche DEL du clavier intégré. Non, pour que s'affiche cet outil, il faut passer par la combinaison habituelle sur presque toutes les portables : une pression sur les boutons « volume + » et « mise sous tension » durant trois secondes. Cela dit, ce n'est pas non plus très grave car le BIOS mis en place par AYANEO ne présente que peu d'intérêt.

Dommage, l'accès au BIOS ne peut se faire en appuyant sur le DEL du clavier intégré

Au contraire de la tendance actuelle d'avoir des BIOS UEFI toujours plus graphiques, AYANEO a opté pour le très classique AMI et son style un poil austère. Une fois dans le BIOS, on est en revanche ravi de voir que les touches du clavier sont reconnues et que l'on peut s'y déplacer avec les touches fléchées.

La première page fait le résumé de la situation de la machine avec les inévitables informations de date et de version du système. Alors qu'il n'est pas du tout fait mention du processeur embarqué, nous avons droit, dès cette page, à des précisions sur la mémoire vive. Amusant. L'onglet advanced est de loin le plus important et le plus riche, mais son organisation n'est pas pas forcément évidente avec des termes parfois différents de ceux d'autres constructeurs.

Il a toutefois l'avantage de présenter de très nombreuses rubriques permettant d'accéder aux informations de Trusted Computing autant que de gestion du CPU. La configuration de l'USB et des réseaux est également de la partie. Notons aussi la possibilité de gérer un RAMDISK ou d'ajuster la configuration NVMe. Reste qu'au-delà de la quantité d'options, chaque régalge est finalement assez succinct et nous cherchons par exemple toujours un moyen de modifier la gestion de la mémoire partagée.

Malgré des rubriques prometteuses, les options disponibles sont finalement assez réduites

Il n'est pas non plus possible de modifier la vitesse de la DRAM et le troisième onglet (chipset) ne donne guère plus d'options à ce niveau. On peut certes changer la priorité d'affichage – une option sans doute utile si on utilise une carte graphique externe – mais c'est à peu près tout. En réalité, tout au long de nos tests, nous n'avons presque rien modifié dans le BIOS, activant simplement le ResizableBAR pour quelques pouièmes de performances en plus.

Signature Nerces

Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User