Anonyme Derriere Un Pc Et Devant Un Mur De Code

Les pop-up pour valider des cookies, les formulaires de consentement, on en a plein le dos ! Et pourtant, ces trucs insupportables protègent nos données.

homme stressé par un verrou représentant le RPGDImpossible, aujourd'hui, de se balader sur le net sans être assailli de popups, bandeaux, formulaires et autres messages pouvant sembler intempestifs et relatifs aux cookies et traitements de données à caractère personnel.

Comme pour toute bureaucratie, ça apparaît souvent usant, austère, rébarbatif et l'on pourrait légitimement se demander pourquoi est-ce que la loi oblige les éditeurs de sites à nous casser les pieds. Certains utilisateurs utilisent même des plugins afin d'accepter automatiquement tous les cookies, pour s'affranchir de ces messages d'information.

Pourtant - et ça ne va pas être facile de convaincre tout le monde - il s'agit d'un réel progrès qui protège les internautes et les citoyens de l'UE de manière générale.

silhouette d'un homme avec une camera de surveillance a la place de la teteContrairement à une idée répandue et fallacieuse (mais nous y reviendrons dans un autre billet), ce n'est pas parce que l'on n'a rien à se reprocher que l'on n'a rien à cacher.
Nicolas peut, par exemple, légitimement préférer garder pour lui les sextapes qu'il a tournées avec d'autres membres de l'équipe (tous consentants), sans avoir à s'en trouver honteux pour autant. Tenir à son droit à la vie privée, garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, n'est pas synonyme de conduites condamnables par la loi ou réprouvées par la morale, à part, peut-être, dans les États totalitaires dont le modèle de société de surveillance généralisée, de délation et de répression de tout par tous ne fait pas franchement rêver. 

volcan surmonte d'un oeil qui surveille les alentoursAinsi, dès 1978, alors que l'administration française venait de passer des cartes perforées aux bandes magnétiques, la loi Informatique et libertés, portant création de la commission nationale informatique et libertés (CNIL), instituait un contrôle des traitements de données pour éviter les abus susceptibles d'être effectués par l'administration qui entendait lancer le projet SAFARI, pour interconnecter les différentes informations nominatives dont elle disposait.

Un fichier pour les gouverner tous et dans les ténèbres les lier !

À la base, il s'agissait donc d'une volonté du législateur, à une époque où les œuvres d'Orwell, Huxley et les autres faisaient partie de beaucoup d'imaginaires, de limiter les potentiels abus du pouvoir exécutif en chargeant un organisme indépendant d'effectuer un contrôle afin de protéger une liberté civique. Et Cocorico ! La France faisait à l'époque partie des pays pionniers à mettre en place un tel outil !

Le dispositif s'est amendé, renforcé (parfois en ayant pris un sacré retard sur ceux de nos voisins) et considérablement élargi, jusqu'à arriver, après une gigantesque ellipse temporelle, à la situation que l'on connaît aujourd'hui où il n'est plus question d'"informations nominatives" mais de "données à caractère personnel" et où le règlement général de protection des données (RGPD) européen est davantage connu des plus jeunes que la CNIL, dont les missions sont pourtant bien plus nombreuses qu'auparavant. 

Plusieurs raisons primordiales provenant de nouveaux usages expliquent ces évolutions législatives :

  • L'évolution dantesque de l'outil informatique sur les diodes RGB la vitesse de traitement de l'information et les capacités de stockage ;
  • Les nouveaux enjeux de sécurité et les appétits féroces des administrations qui ne cessent de centraliser davantage de données ;
  • La démocratisation de l'informatique pour le grand public et l'essor d'internet ;
  • La montée en puissance d'énormes sociétés privées voraces en données dont elles ont fait leur fonds de commerce ;
  • La volonté de l'Union Européenne de se doter d'un cadre commun afin de parvenir à contraindre ces multinationales à se plier à ses règlementations, sous peine de devoir renoncer à une énorme part de marché.

Il ne s'agit plus seulement de protéger les citoyens contre un État qui se montrerait trop intrusif, invoquant le prétexte de l'intérêt général, mais également d'encadrer le trafic de données monnayées par des entreprises sous le seul prétexte de leur profit privé.

femme grecque antique enflamment une torche

Dans de futurs billets et dossiers, il sera question d'apporter différentes définitions aux concepts indigestes gravitant autour de la notion de donnée personnelle, faire un inventaire des droits des usagers à leur égard, détailler les contraintes qui pèsent sur les éditeurs de sites web et, surtout, de traiter de l'actualité sur le sujet qui peut être aussi brûlante que des influenceuses de Dubaï qui transporteraient une torche en préambule d'une compétition sportive !

Vaark


    • Diantre, je t'attendais en ces terres mais pas en ces termes ! 😳

      Bienvenue !

      • "Je suis vache, mais je suis réglo !" 🎖


        Plus sérieusement, je peux très clairement envoyer du lard sans hésiter (et même bien appuyer dessus). Mais d'un autre côté, passé le contexte (généralement après une news et au pire au bout d'une semaine) si j'en tiens pas rigueur à la personne, y'a plus rien.

        Seuls deux exceptions à ce jour par contre qui eux sont toujours dans mon colimateur: Reflections / un d'Auvergne-Rhône-Alpes, et un Centre Val de Loire.
        Mais bon, vu qu'on a plus les régions pour les incognitos (c'est très bien ainsi), ce sera plus dur de retracer qui est qui.

        J'ai pas le souvenir qu'on se soit frittés, mais si c'était le cas ça veut dire que j'en ai pas tenu rigueur du coup.


        M'enfin, tu apportes apparemment la touche NextINpact (droit, etc) à H&C si j'ai bien compris, et ça manquait clairement à CDH ainsi qu'à pas mal de sites hardware qui ne faisaient que survoler le sujet. Et avec le Deep Learning, va y avoir du boulot ! 😅

      • Oh, on a moult fois échangé des points de vue radicalement différents sur des tas de sujets, mais je ne pense pas qu'on se soit vraiment envoyé des fions 😉

        Pour la touche NXI je ne saurais pas dire mais, depuis le départ de Marc Rees de chez eux en septembre, même s'ils continuent à traiter ces sujets, des rubriques sur le droit public du numérique manquaient un peu à mon goût alors avoir l'occasion de rejoindre une dream team du hardware et pouvoir leur proposer ça, c'est assez génial, la fusion de deux passions ! C'est un peu comme une fusion entre la bière et le chocolat, mais en moins dégueu !
        Bon, pour le deep learning, de manière générale, il faudrait que j'augmente mes connaissances mais, la surveillance par IA de la population, c'est clairement quelque chose que je vais couvrir.

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