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Il y a un nouveau caillou dans la chaussure de Jensen Huang, dont l'entreprise est maintenant aussi soupçonnée aux USA d'avoir utilisé des pratiques anti-concurrentielles.

Mise à jour du 06/09/2024 - Quelqu’un quelque part semble s’être fourvoyé, volontairement ou involontairement, puisqu’il s’avèrerait que NVIDIA n’a en réalité pas reçu de citation à comparaitre (forme de requête judiciaire qui exige le respect de la loi sous la menace d’une sanction légale et est généralement utilisée dans le cadre d’une affaire judiciaire en cours) et ne fait donc pas formellement l’objet d’une enquête pour l'instant. C’est en tout cas ce qu’a rapporté Bloomberg cette fois-ci. L’entreprise concernée a nié la première information et affirme avoir confirmé la chose auprès du DoJ :

Nous nous sommes renseignés auprès du ministère américain de la Justice et n’avons pas été cités à comparaître. Néanmoins, nous sommes heureux de répondre à toutes les questions que les régulateurs pourraient avoir sur nos activités.

En revanche, NVIDIA aurait tout de même approché par les autorités, mais dans le cadre d’une demande d’enquête civile. Le Département de la Justice chercherait pour l'instant simplement de réunir des informations afin d’évaluer s’il y a lieu de lancer une action en justice. Ce genre de requête n’est pas un indicateur d’une affaire juridique qui est en cours. Toutefois, le contexte n’aurait pas changé. L'objectif serait toujours de déterminer si NVIDIA a recours à des pratiques anticoncurrentielles d’une forme ou d’une autre sur le marché de l’IA en particulier, tout en se penchant également sur l’acquisition de RunAI, laquelle pourrait renforcer la main mise du constructeur sur le marché. (Source : Bloomberg, Tom’s)


Texte du 04/09/2024 - Déjà embarqué en France dans une affaire avec l’Autorité de la Concurrence, voilà que NVIDIA se retrouve aussi à risque d’être empêtré dans une affaire aux USA avec le DoJ, Departement of Justice ou Département de la Justice aux États-Unis ! Pourquoi pas ? Grosso modo plus ou moins pour les mêmes raisons qu’en France, à savoir pour être soupçonné d’avoir eu recours à des pratiques anticoncurrentielles, afin de limiter la concurrence et contraindre le client à utiliser quasi exclusivement des solutions NVIDIA. 

Bien entendu, cela est à placer dans un contexte où NVIDIA domine outrageusement le marché du GPU en général et de l’IA en particulier, avec un écosystème complet, dont CUDA fait partie, par exemple. Une position de monopole qui ne peut qu’attirer les regards inquisiteurs. Ce n’est pas la première fois que l’entreprise est accusée par certains partis d’avoir la main très lourde dans ses rapports avec les clients et avec ses pratiques commerciales. L’année dernière, l’ex-GeForce General Manager de NVIDIA, Scot Herkelmann avait baptisé son ancien employeur de "cartel du GPU" qui "contrôle tout l’approvisionnement". Il se raconte aussi que NVIDIA pouvait parfois punir les clients infidèles en retardant les commandes de ceux qui auraient pris contact avec l’un ou l’autre concurrent à la recherche d’alternatives. Par conséquent, certains clients en seraient arrivés à rencontrer les rivaux de NVIDIA le plus secrètement possible pour éviter les représailles...

Quand bien même rien de tout n’a été prouvé jusqu’à présent, il semblerait tout de même que les autorités américaines aient désormais suffisamment de bonnes raisons pour s’inquiéter du fait que NVIDIA puisse rendre difficile le recours aux solutions concurrentes et chercher à punir les clients non exclusifs. L’institution américaine a passé plusieurs mois à envoyer des questionnaires et à collecter des informations auprès d’autres entreprises dans le domaine des technologies. 

Bref, NVIDIA et plusieurs tiers (probablement des clients de NVIDIA) ont dorénavant reçu des citations à comparaitre, qui obligeront tout ce monde à se présenter pour fournir documentation et informations précises. Ceci afin de permettre au bureau du ministère de la Justice à San Francisco (qui est aux commandes) de déterminer, selon les informations recueillies et en supposant qu’ils trouvent des preuves de pratiques anticoncurrentielles, s’il y a lieu ou non de déposer une plainte formelle contre NVIDIA. Notez que l’acquisition récente de RunAI par NVIDIA annoncé en avril est également examinée par les autorités dans le cadre de cette enquête. 

Quels seront les résultats et les conséquences ? La réponse quand l’enquête aura avancé et que le département de la Justice se sera prononcé. En attendant, il fallait s’en douter, la bourse n’a pas très bien accueilli la nouvelle. NVIDIA va sûrement devoir marcher sur des œufs les mois à venir. Toutefois, l’entreprise n’avait visiblement pas grand-chose à dire en réponse à cette actualité : 

[Nvidia] gagne au mérite, comme le montrent les résultats des tests et la valeur pour les clients, qui peuvent choisir la solution qui leur convient le mieux.

(Source : Bloomberg, via Yahoo Finance, OC3D)

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Matt


  • Tout peut arriver. Mais à priori c’est difficile de tordre le bras de géant comme microsoft, Google, Amazon, Tesla and co. Et pourtant ils choisissent massivement nVidia malgré leur volonté d’avoir des alternatives à nVidia (SoC custom de chez eux ou AMD, voir Intel)

    Si je n’innocente pas nVidia, mais j’ai du mal à voir pour l’instant l’intérêt de telles pratiques au vu des produits et logiciels qui surclassent les concurrents. Même des plus gros clients qui pèsent 40% des revenues datacenter, ce qui leur donnent tout de même un certain poids.

    • C'est pas parce qu'ils ont le monopole qu'on doit minimiser ces pratiques, vivement qu'on voie ce qu'il en ressort de tout ça.

      • J'ai pas minimisé, mais à priori nVidia est le plus performant sur l'IA. Et en plus il pratique des tarifs bien supérieur, tellement que le ratio perf/prix est moins bon que les concurrents.

        Alors en tout cas ils ne cherchent visiblement à pas à se la jouer gros rabais pour être moins cher que le concurrent et mettre en avant les capacités d'approvisionnements énormes qu'ils ont réservés.

  • Mouais, malheureusement on peut imaginer la suite. Nvidia devra peut être payer une amende, qui représentera au pire 20% de bénéfices que lui procurent ses pratiques un peu limite. Quel que soit  la décision les pratiques perdureront.

    • Et tu parles de décision, mais même si ça devait arriver on verra rien venir avant 2030 ou plus.

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