LPCAMM : pour une mémoire LPDDR plus flexible et polyvalente !

Samsung a présenté ses premiers modules LPCAMM, un nouveau standard pour une mémoire LPDDR modulaire et amovible, mais pas que ! En effet, la mémoire LPDDR, la variante DDR optimisée pour le segment mobile, nécessite du fait de sa conception et de ses caractéristiques d'être placée au plus proche du CPU pour une performance et une efficacité optimales. Elle n'est de ce fait pas adapté à être utilisée sur les modules DIMM ou SO-DIMM traditionnels et est ainsi systématiquement soudée sur le PCB de la carte mère, et est, de ce fait, irremplaçable. La LPCAMM présentée par Samsung s'inspire du standard CAMM - Compression Attached Memory Module - conçu par Dell et qui en a fait don au JEDEC pour aider à l'élaboration d'une mémoire mobile détachable, plus compact, moins chère à la production et plus performante par rapport aux facteurs de forme "modulaires" en vogue actuellement.

À savoir que le standard n'a pas encore été ratifié par l'organisme, mais le travail est en cours. De même, Samsung travaille à faire standardiser la LPCAMM et le JEDEC pourrait étendre le standard CAMM pour couvrir également les modules LPDDR. Notez que le facteur de forme LPCAMM est incompatible avec CAMM, physiquement et électriquement. De ce fait, même s'ils partagent une base commune, les deux ne sont pas interchangeables. Adata avait fait la démo de modules CAMM (mais dans un facteur de forme LPCAMM) lors du Computex, mais Samsung est le premier à annoncer les premiers produits commerciaux basé sur le concept, avec l'intention de les commercialiser en 2024, après en avoir testé l'interopérabilité avec les systèmes de prochaine génération des différents acteurs de l'industrie. Pour l'instant, bien que le format ne soit pas prévu pour être propriétaire, la compatibilité a été validée uniquement avec une plateforme non nommée de chez Intel, potentiellement Raptor Lake mobile.

Les premiers modules présentés par Samsung se destineront principalement aux notebooks et aux desktops, mais pourraient un jour également s'inviter dans les serveurs, dont les opérateurs se tournent de plus en plus vers la LPDDR pour ses performances et sa consommation réduite. Ne nous attendons pas néanmoins à voir disparaitre la mémoire LPDDR soudée à même le PCB. Cette solution conservera ses avantages, notamment son empreinte physique réduite. En revanche, la LPCAMM pourrait permettre d'éviter à avoir à souder la mémoire vive au PCB d'une carte mère dans les machines plus volumineuses, en remplacement des barrettes de mémoire habituelles, en espérant que le nécessaire sera prévu pour permettre leur remplacement par l'utilisateur. Cependant, il semblerait que la LPCAMM puisse aussi exister en version soudée...

Quels avantages pour la LPCAMM ? Le point le plus important, c'est la réduction de 60 % de l'empreinte physique par rapport à un module SO-DIMM. Autrement dit, elle est moins chère à produire et plus facile à intégrer. Samsung lui vante aussi des performances en hausse de 50 % et une amélioration de 70 % de l'efficacité énergétique, toujours par rapport à la SO-DIMM. Des chiffres qui collent avec le passage d'une DDR5 à de la LPDDR5X utilisée ici par Samsung. Par ailleurs, le module LPCAMM du fabricant coréen est aussi dual channel et existera en 32 Go, 64 Go et 128 Go pour commencer. Physiquement, il fait 78 x 23 x 1 mm et son petit PCB ne comporte guère plus que les pins de contact d'un côté, les puces mémoire, les puces SPD et PMIC de l'autre. N'attendez pas de LPCAMM LPDDR4, le format sera pour l'instant limité à la LPDDR5(X) et s'étendra certainement à la LPDDR6 à l'avenir, si le succès est au rendez-vous. (Source : Samsung, via Anandtech)