Le FSR 4, en soi, n'est pas nouveau et ce n'est pas la première fois que nous en entendons parler. Mark Papermaster avait affirmé que 2024 permettrait à AMD de déployer l'IA sur tout son catalogue, cloud, PC, etc. La première fois qu'il fut évoqué, c'était en mars, sauf que nous sommes en septembre ! Et c'est là que rentre en scène, encore une fois, Jack Huynh, après des confidences auprès de Tom's Hardware.
L'objectif est de mixer l'IA, software ou hardware, afin d'améliorer d'une part les performances, et d'autre part la fidélité du rendu, y compris l'autonomie sur les machines portables. Mine de rien, avec cette phrase, AMD avoue sans le dire qu'il prend la même orientation que NVIDIA et Intel quant à l'ajout d'unités réellement autonomes d'IA au sein de ses GPU. On pense évidemment à RDNA 4 qui devrait être largement amélioré par rapport à son prédécesseur RDNA 3. En effet, avec RDNA 3, AMD a modifié sa microarchitecture pour le traitement type matriciel des faibles précisions. Cet usage est fortement utilisé en IA, en particulier pour les tâches d'inférence, mais (de plus en plus) également en apprentissage. AMD rejoint donc NVIDIA et Intel en implémentant une telle fonctionnalité au sein de son architecture grand public, à une nuance près toutefois. Les bleus comme les verts disposent d'unités asynchrones dédiées pour ces tâches, pouvant dès lors fonctionner de manière concomitante avec les ALU "classiques". Ce n'est le cas ici, puisque le fonctionnement matriciel ne fait qu'optimiser un traitement interne par les unités SIMD (Single Instruction on Multiple Data) réalisant des produits scalaires, des unités cependant présentes en plus grand nombre dans les CU dual issue qui composent cette microarchitecture. Dès lors, il semble compliqué pour AMD d'ajouter une composante IA hardware à son FSR 4 sur des GPU RDNA 3 sans sacrifier une partie des performances (ou de la qualité). Pour les GPU antérieurs à RDNA 3 ne disposant pas de telles capacités, on peut tabler sur une version dénuée de calculs matriciels, à l'instar du XeSS d'Intel qui dispose d'une version "générique" et d'une autre spécifique à ses puces offrant un rendu de meilleur qualité. L'avenir nous dira comment AMD arrive à contrôler tout ça.
Est-ce que le FSR 4 fonctionnera sur des cartes qui n'ont pas d'unités matricielles d'IA ? C'est possible mais avec quelles performances et qualité ? Si la fidélité du rendu devait être là, la performance pourrait bien ne pas suivre. Mais AMD compte bien prendre la même voie que ses concurrents, et on imagine facilement que RDNA 4 qui devrait être lancé au CES 2025 sera le point de départ du FSR 4. Il faudra qu'AMD soit plus réactif et plus agressif sur le déploiement de sa technologie de mise à l'échelle avec IA, pas comme le FSR 3 qui s'est fait attendre très longtemps, et de manière pas optimale. Le FSR 3.1 de son côté reste trop confidentiel et pas assez usité. Il faudra en faire de même avec AntiLag 2, qui se doit de fonctionner de concert et systématiquement avec la Frame Generation, sous peine de se manger des latences rédhibitoires. Avoir les intentions, c'est très bien, mais la réalisation est tout aussi importante. On peut également imaginer qu'avec l'unification RDNA et CDNA en UDNA, la firme sera moins dispersée et pourra se concentrer plus efficacement sur justement ces points qui pèchent aujourd'hui. La preuve que la firme est consciente de ses manques est justement ces changements de stratégie. Et c'est tant mieux pour les clients !
FSR4 pour "4 ans d'attente avant que cela n'arrive dans quelques jeux" ?
Parce que pour le FSR3 on s'approche de ce principe.