C’était en juin 2023 qu’avait été signé l’accord définitif entre Intel et les autorités allemandes pour la construction de ce qui devrait à terme devenir un complexe géant (#gigafab) pour la production de semiconducteur en Europe. Puis, l’emplacement choisi par Intel et accordé par l’Allemagne fut validé et confirmé en janvier dernier. Administrativement, toutes les questions importantes sont donc réglées, l’usine peut désormais en principe commencer à sortir du sol, une fois la préparation préalable du terrain et l’infrastructure annexe indispensable achevées, bien entendu. Et c’est précisément ce point-là qui pose un problème actuellement, alors qu’Intel voulait lancer la construction cette année.
Le problème est "simple" : il se trouve qu’il y a beaucoup plus de terre noire/ terre végétale humifère que prévu sur le site de construction à Magdebourg, une terre de qualité qui jouit d’une certaine protection et qui se doit d’être préservée. En effet, celle-ci doit être enlevée, puis répartie ailleurs dans la région, là où le sol est de moins bonne qualité. Comme vous vous en doutez, tout ça prend du temps, demande une infrastructure adaptée et coute forcément cher. Jusqu’à 40 cm de profondeur, c’est pris en charge par l’État. Or, il y a finalement plus que les 40 cm initialement prévu, parfois jusqu’à 90 cm de profondeur et c’est Intel qui va devoir prendre ces couts additionnels en charge. Surprenant que ceci ne fut pas constaté/discuté plus tôt... Une négligence administrative ou méconnaissance du terrain de la part des Américains ? En tout cas, le fondeur américain aurait décidé de ne plus rien entreprendre sur le chantier tant que l’UE, à Bruxelles, n’a pas approuvé les fonds additionnels à verser par l’Allemagne pour le projet. Résultat des courses, il faudrait s’attendre à un retard d’au moins 6 mois, tandis que les travaux d’évacuation de la terre ne débuteraient que dans environ un an...
Bon, ça ne veut pas dire que rien ne va se passer d’ici là. Des travaux, notamment pour l’infrastructure de transport (nouvelle route, élargissements de voies existantes, nouvelles pistes cyclables, signalisations...), sont en cours et vont durer au moins jusqu’à l’automne 2025. L’achat des terrains aussi se déroule pour l’instant sans embuche. Il faut dire que les offres de rachat aux agriculteurs sont déjà montées jusqu’à 250 000 euros par hectare de terre arable, alors que le prix normal est plutôt aux alentours dès 40 000 euros, par exemple.
Mais il y aura aussi des combats à mener du côté de la population locale sur d’autres sujets, particulièrement celui de l’eau, entre autres. Une usine de semiconducteur, ça pompe malheureusement beaucoup d’eau. Par conséquent, de nouveaux puits vont être creusés pour procurer les 7,7 millions de mètres cubes de flotte (mais est-ce le besoin total en eau fraiche ? Ou en plus de l’eau recyclée ?) dont le complexe aura besoin chaque année. De ce fait, la commune (et ses habitants) proche du site de Magdebourg s’inquiète d’une aggravation de la situation pour l’eau souterraine. Une phase de consultation sur ce point et douze autres doit commencer bientôt. Pour l’anecdote, la région est tout de même connue pour avoir parmi les terres les plus fertiles et les meilleures terres arables dans le pays, sans pour autant être l’une des plus arrosées. Était-ce vraiment le meilleur choix ? (Source : Computerbase)
La courte réponse, c'est NON! Je ne doute pas de la difficulté de trouver des terrains répondant aux multiples critères recherché, mais cela devrait être tout simplement interdit. Il me semble que ce ne sont pas les terrains contaminés qui manque et que les "riches" industries ont les moyens de décontaminer…