Banniere Cookies Ameli

Bientôt la fin de ces bannières pénibles, difficiles à éviter et souvent manipulatrices ? Mais est-ce que ça ne cacherait pas autre chose aussi ?

Depuis 2009, ladite "directive des cookies" a transformé ces fichiers assez indispensables - pour certains, certainement pas tous - au bon fonctionnement des sites internet en une véritable source de frustration et un frein à une navigation fluide. L'idée de départ était pourtant bonne, puisqu'il s'agissait de redonner à l'internet un certain contrôle sur ce qui est stocké sur son appareil, et collecté et utilisé par les différents intermédiaires. En somme, l'objectif de fond était de protéger la vie privée et les données personnelles des utilisateurs en ligne, et d'introduire plus de transparence face à un traçage qui était jusqu'alors largement invisible. Après son adoption en 2009, c'est entre 2011 et 2013 que les fameux bandeaux/popups de consentement aux cookies ont commencé à apparaitre en Europe. D'autres modifications du règlement intervenu en 2018 et 2019 ont imposé une mise en forme plus stricte, notamment avec un "opt-in" actif et une interdiction des cases pré-cochées.

Malgré tout, l'implémentation de ces fameuses bannières reste à ce jour assez variable d'un site à un autre et parfois manipulatrice, en complexifiant par exemple inutilement l'acceptation partielle ou le rejet des cookies. Cette pénibilité répétitive a mené à une véritable lassitude vis-à-vis du consentement, le réflexe par défaut étant devenu d'appuyer sur le bouton le plus en évidence sans même y réfléchir par deux fois, menant généralement à la validation de tout ce que le site veut faire passer. En somme, cette mesure a fini par produire l'effet inverse de celui recherché initialement. Des extensions de navigateur existent pour faciliter et automatiser ce "travail", mais leur efficacité et compatibilité varient, et ils introduisent également eux-mêmes d'autres inconvénients en matière de confidentialité. 

Trop de consentement tue le consentement. Les gens ont l'habitude de donner leur consentement pour tout, alors ils pourraient cesser de lire les choses en détail, et si le consentement est la norme pour tout, il n'est plus perçu de la même manière par les utilisateurs.

Peter Craddock, avocat spécialisé dans les données chez Keller and Heckman. 

Site Commission Europeenne Cookies

Il y a au sein des instances européennes une certaine volonté pour essayer de corriger le tir d'un règlement trop peu souple. La dynamique actuelle est cette fois-ci plutôt favorable à une révision, mais qui pourrait être plus positive pour les annonceurs de publicités que pour l'internaute consommateur soucieux de sa vie privée : 

  • En mai, le Danemark a suggéré de supprimer les bannières de consentement pour les cookies qui collectaient des données à des fins techniques ou statistiques simples, jugés inoffensifs, contrairement à ceux utilisés pour le marketing ou la publicité. 
  • Le 15 septembre, une note a été envoyée aux acteurs du secteur technologique pour leur faire part de l'intention de la CE de modifier les règles relatives au consentement aux cookies afin d'autoriser davantage d'exceptions.
  • Le 22 septembre, une réunion a eu lieu entre la CE et des représentants du secteur technologique pour discuter des cookies et des bannières de consentement. Ces dernières souhaitent une simplification du règlement. 
  • En décembre, les responsables souhaitent présenter une directive révisée « supprimant les exigences contraignantes imposées aux entreprises numériques ». 

Le secteur industriel concerné a proposé d'intégrer les règles relatives aux cookies dans le RGPD de l'UE, pour adopter au passage la même "approche fondée sur les risques", ce qui laisserait plus de flexibilité aux différents acteurs quant aux mesures de protection à appliquer. Mais toucher à ce règlement n'est pas une simple affaire. Ce ne serait pas la première tentative d'une révision de la loi des "cookies". Une proposition avait déjà été présentée en 2017, mais jugée encore plus rigide, elle a été retirée cette année sous la pression de la présidente de la Commission Européenne, plutôt en faveur des déréglementations. L'autre difficulté est pour les institutions européennes de trouver un compromis sur un sujet couvrant de nombreux domaines, attenant autant à la publicité en ligne qu'à la sécurité nationale. Le bras de fer entre les différents groupes d'influence promet assurément d'être sportif ! Pendant que certains se veulent rassurants, d'autres ont déjà fait part de leur scepticisme... 

Notre appel à la simplification ne doit pas être confondu avec une approche laxiste en matière de protection des données, mais tout le monde s'accorde à dire que nous devons maintenir cet équilibre entre la protection des droits à la vie privée et la préservation de la compétitivité de l'industrie technologique européenne.

Franck Thomas, directeur des politiques publiques au sein du lobby des annonceurs IAB Europe.

Se concentrer sur les cookies revient à réarranger les transats sur le Titanic, le navire étant la publicité surveillée. Élargir cette catégorie pour y inclure [d'autres types de] suivi « essentiel » est trompeur, car cela risque d'introduire en douce des analyses ou de la personnalisation à des fins publicitaires.

Itxaso Domínguez de Olazábal, conseillère politique chez European Digital Rights.

Rappelons que l'année prochaine, la Commission européenne veut présenter un nouveau projet de loi axé sur la publicité et baptisé "Digitial Fairness Act" (loi sur l'équité numérique). Tel que présenté pour l'instant, ce règlement a pour vocation de protéger les consommateurs en ligne, notamment contre les manipulations et les personnalisations abusives. (Source : Tom's, Politico)

Matt


  • Ah, ca me fait bien plaisir cet article, quelle idee de merde ce consentement aux cookies, perso je les accepte toujours.

    Mais quelle plaie, a chaque fois que je vais sur un site je dois faire un click de plus, en plus de ca il faut refuser les notifications.

    (Quelle idee de merde, aussi, les notifications web)

    Rajouter un click de plus pour fermer la video de pub qui s'affiche dans un coin de l'ecran sur certains sites

    Sans oublier maintenant le captcha, ca devient complique le web

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    • Ajoutons à ça des moteurs de recherche aux résultats parfois discutables et douteux... Effectivement, l'expérience de navigation d'aujourd'hui n'est plus celle d'hier 😐

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    • Télécharge juste l'extension, "I Still don't care about cookie" et problème réglé. En plus ce n'accepte que ce qui est nécessaire et refuse le reste.

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      • Je rajouterai "Consent-O-Matic" que j'utilise à la place de "I Still don't care about cookie" qui n'est plus développé depuis 1an et demi.

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  • Le soucis c'est quand tu as le pop up à chaque fois que tu accèdes au site comme s'il n'enregistrait pas tes choix en cache. C'est une plaie c'est vrai. C'est comme l'uac dans vista, c'était une plaie et les gens disaient oui sans regarder à la fin.

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    • Le souci, c'est que le seul moyen qu'a le site d'enregistrer ton choix est via un cookie. Donc si tu refuses tous les cookies..

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  • Ah les cookies... De toutes façons les différents gafam ne se gênent pas pour mettre des traqueurs sur chaque pixels des bannières de pubs et autres boutons cliquables. Donc j'ai envie de dire que dans 99% des cas les cookies sont déjà côté serveur, ça sert pas à grand chose de les bloquer. Sauf si on cherche à naviguer anonymement (en masquant notamment son ip et les infos que laisse fuiter les navigateurs) et là c'est une autre histoire : idéalement les cookies sont désactivés purement et simplement dans les navigateurs centrés sur l'anonymat, mais si ce n'est pas le cas alors ça devient une plaie.

    Après quand je vois le nombre de "partenaires" à qui les cookies sont destinés sur certains sites (parfois plusieurs centaines) ça fait un peu peur 😅

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8 commentaires

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