Si vous êtes un ardent lecteur de Hardware & Co (ou un ancien du Comptoir), alors vous avez peut-être remarqué un changement dans les certifications des dernières sorties côtés alimentations, par exemple ici chez Lian Li. En plus du classique 80 PLUS de chez CLEAResult, qui évalue le rendement d’un pourvoyeur de jus d’électrons, se trouve parfois/souvent Cybenetics, une certification donnée par Cybenetic Labs — la boite étant portée par un rédacteur de Tom’s Hardware depuis sa création en 2017 (déjà !) — dont le but est clair : envoyer ce 80 PLUS à la retraite.
Pourquoi ? La raison est simple : évaluer uniquement le rendement sur une tension (115 V ou 230 V, sous peine de repasser à la caisse !), de surcroît à une température de fonctionnement de 23 °C, est loin d’être représentatif de l’usage moyen et des attentes d’une alimentation. Alors zou, exit le 80PLUS, et bonjour au ETA (pour la lettre grecque η). Une certification qui va également de bronze (moins bon) à platinium en évaluant l’efficacité énergétique globale (en 115 V et en 230 V !), mais également celle du 5VSB (le 5V utilisé lors de la veille pour votre ordinateur et certain périphériques) ainsi que la quantité brute d’énergie consommée en veille, qui au passage est également réglementée par le standard européen ErP (Energy-related Products). Pour la petite histoire, Cybenetics avait tenté une classification à base de lettres pour se démarquer (de A à E), avant de revenir sur sa décision et offrir un style-80 Plus. Ah, les habitudes !
Rajoutez une autre métrique, le LAMBDA (qu’il est inutile de traduire en lettre grecque depuis Half-Life…), qui mesure quant à elle le niveau de bruit, entre standard (40 à 45 dB [A]) et A++ (moins de 15 dB [A]). Au passage, Cybenetics assure également lutter plus efficacement contre les faux badges, une plaie côté 80 Plus où le 90 Plus et autres composés métalliques non standards se retrouvent parfois sur les alimentations apacher. Difficile de voir ce qu’il en sera en pratique sans une armée d’avocats cependant !
En tout cas, devant ces arguments, CORSAIR a choisi : ce sera Cybenetics… épicétout ! Si la firme certifiait déjà ses blocs chez les deux agences, hé bien le 80 PLUS est désormais envoyé à la corbeille. L’occasion de glisser que ces certifications se basent sur le volontariat des fabricants contre monnaie sonnante et trébuchante, un point sur lequel Cybernetics peut également jouer pour convaincre de passer sur leurs bancs de tests. Dans tous les cas, un label plus proche du consommateur est toujours une bonne chose, et l’on ne peut que féliciter CORSAIR (et bien d’autres !) de transitionner sur une métrique plus significative. Dommage que la chose ne soit répandue que sur les alimentations !