Corsair a frappé à la porte du labo, et nous a présenté son dernier rejeton. En effet, le MP600 Mini porte bien son nom ! Qui dit MP600 chez la firme au Black Pearl dit génération PCIe 4.0. Et donc il nous faut éclaircir le Mini : c'est un SSD au format 2230, et surtout destiné au monde de la console portable (ROG Ally testée dans nos colonnes, Steam Deck, etc), voire du laptop, et pour ce faire, il a fallu faire des choix puisque la place manque sur le PCB, sans oublier les problèmes que pourraient soulever des températures élevées. Alors est-ce que la firme a réussi son coup, à jouer sur tous les tableaux avec brio ? La réponse dans ce test !
L'engin en images !
L'emballage qui reçoit le SSD est aux couleurs de Corsair, avec du jaune et du noir, et rien ne laisse transpirer la surprise qui sera la nôtre bientôt ! En effet, sitôt ouvert, on découvre un SSD si mini qu'on se demande comment c'est possible de faire tenir un contrôleur et 2 To de datas sur un bousin aussi petit, et aussi léger.
Au format 2230, impliquant 22 mm de largeur et 30 mm de longueur, le SSD est recouvert sur son recto d'un sticker qui centralise les infos importantes, dont la marque et le modèle. Au verso, un autre sticker, rappelant de ne pas jeter ce SSD n'importe où, et que tout se recycle. Amusant, mais conforme aux normes environnementales en vigueur. Ces deux stickers, petits, occupent pourtant quasiment toute la place disponible sur ce tout petit, mais alors tout tout petit, PCB. Pas de radiateur, un SSD 2280 qui aurait subi une amputation de plus de la moitié de son corps !
Le modèle testé est celui de 2To. Nous avons quand même voulu savoir ce que Corsair cachait sous cette étiquette. Le constat visuel est simple : une grosse puce grise Phison E27 qui est un contrôleur PCIe 4.0 miamant 4 lignes PCIe, une autre grosse puce noire qui est en fait les 2 To de NAND QLC 176 couches (adios TLC), et enfin une toute petite qui est en fait une petite mémoire tampon HostMemoryBuffer qui permet de se passer d'une puce de LPDDR4 par exemple. Autant dire que tout ça est censé offrir des débits en lecture et écriture séquentielle de 7000 et 6200 Mo/s, on est loin de ce que permettent les SSD à la même norme, mais architecturés différemment avec classiquement 1 Go de DRAM par To.
Comment qu'on a fait ?
Nous avons jeté notre dévolu sur une plateforme LGA1700. Afin de pouvoir comparer les performances, ou plutôt donner des bases afin d'apprécier les chiffres, nous avons également testé un Samsung 980 1 To pompant 4 lignes PCIe 3.0, un Samsung 990 Pro with heatsink avalant 4 lignes PCIe 4.0 et un SSD 6 Gbps Sata 2.5" Silicon Power A55 de 2 To, sans oublier le M580 Frozr de MSI PCIe 5.0 x4 et le Crucial T700 de 1 To et T705 2 To ayant les mêmes caractéristiques afin d'avoir deux concurrents parmi les plus rapides du marché. Notre disque système est le KIOXIA KBG40ZNV256G de 256 Go, pompant 4 lignes PCIe 3.0, et servant de base lors des tests de transfert.
Core i9-13900K + Noctua NH-D15
ASUS Z790 Hero et sa carte fille PCIe 5.0
G.Skill 2 x 16 Go DDR5 6000C36
iGPU Intel UHD 770
KIOXIA 256 Go (système)
Corsair MP600 Mini 2 To (Testé du jour)
Silicon Power A55 (SSD Sata), Samsung 980 (NVMe), Samsung 990 Pro with Heatsink, MSI M580 Frozr (NVMe), Crucial T700 (NVMe), Crucial T705 2 To avec radiateur (NVMe) en guise de chair à canon
La partie test comporte des tests synthétiques, et des tests pratiques. Le tout est fait sous environnement Windows 11 Pro 23H2 à jour au moment des mesures et relevés. Voici le panel :
Tests Synthétiques :
• PCMark 10 Pro Storage
• CrystalDiskMark 8.0.4
• AIDA64 7.20.6802 écriture linéaire
Tests pratiques :
• Copie d'archive de 90 Go : mesure du temps
• Benchmark FF Endwalker : mesure du temps de chargement des scènes
• Relevé des températures repos/charge
Et voici les performances !
PCMark Pro 10 Storage
Le benchmark généraliste, mais qui charge bien le SSD. Il a pour but de manipuler des tas de fichiers et de voir le comportement du SSD dans le temps, et ce de manière parfaitement reproductible. Le MP600 Mini ne parvient pas à égaler le Samsung 990 Pro Heatsink, que ce soit sur le score global ou sur le temps d'accès moyen. Malgré tout, il reste bien plus véloce que le Samsung 980 sur ces mêmes items.
Corsair MP600 Mini - PCMark 10
CrystalDiskMark 8.0.4
Dans la même veine, mais en moins poussé, CrystalDiskMark est un utilitaire de benchmark d'unités de stockage, qui écrit et lit des données ayant diverses tailles. Par nature, les petits fichiers sont les plus difficiles à traiter, ce bench est donc un joli aperçu des performances du SSD en fonction de la taille des fichiers à traiter. On retrouve quasiment les promesses des débits séquentiels de 7200 et 6000 Mo/ en lecture / écriture. Les petits fichiers de 4k restent une calamité pour les SSD, le MP600 Mini n'échappe pas à cette souffrance.
AIDA64 écriture linéaire
Ce test est très intéressant. En effet, plus on remplit un SSD, et moins il est véloce. Il est compliqué de remplir une telle capacité, mais c'est ce que simule ce test AIDA64. Nous allons voir quels sont ses débits séquentiels jusqu'à ce qu'il atteigne 100 % de capacité. Comme vous l'avez vu lors de la description, il y a une petite mémoire cache sous forme de buffer qui n'est pas de la LPDDR4. Sans connaitre sa taille précise, sachez que le SSD a un second niveau de cache, purement artificiel, c'est le cache dynamique. Le SSD alloue une certaine quantité de mémoire sur la puce de 2 To, elle évolue dynamiquement au gré du remplissage du premier buffer. Dès lors, une fois les 2 niveaux de cache remplis, en partant pied au plancher à 4500 Mo/s , le MP600 Mini chute autour des 750 Mo/s de débit, et ne décroche pas de cette valeur jusqu'à ce qu'il soit rempli à 100 %. Vous voyez en vert le temps qu'a pris la procédure, preuve que le SSD est assez limité, même si de telles performances sans réel cache sont plutôt un exploit. Souvenez-vous de la destination de ce SSD, et vous comprendrez que pour son usage, il est suffisant.
Temps de traitement copie
Nous avons chronométré les temps suivants : copie d'une archive de 90 Go composée de tout type de fichiers, des petits tels ceux des pilotes comme des gros tels des vidéos. Ainsi, le SSD va pouvoir bosser sur divers aspects, et être plus ou moins mis à mal. C'est une situation que vous pouvez simplement reproduire, lorsque vous faites des sauvegardes d'une source vers une partoche de sauvegarde. Nous avons aussi noté le temps de chargement des diverses scènes qui composent le benchmark Final Fantasy Endwalker. Ce test DX11 ne profite pas de Direct Storage et est donc soumis aux performances du CPU Intel pour la décompression des données.
Lors de la copie d'archive, le MP600 Mini finit en queue de peloton des disques NVMe, il fait quand même largement mieux que notre SSD SATA 6Gbps. Mais il ne soutient pas la comparaison du Samsung 980, ce dernier n'étant pas trop doué dans cet exercice. La comparaison avec le 990 Pro avec lequel il partage la même norme de communication est aussi douloureuse pour le MP600 Mini. Le manque de gros cache se ressent.
Lors du chargement des scènes du benchmark, le placement du MP600 Mini est le même que pour la copie d'archive, à savoir le plus lent des SSD NVMe M.2 et mieux que le SSD Sata 6Gbps. Notez qu'à ce niveau de performance, la différence est quasiment imperceptible entre le plus lent et le plus rapide.
Corsair MP600 Mini - Temps de traitement
Températures du SSD
Voici le moment que nous attendions tous. Nous savons que les SSD se sont mis à chauffer grandement à partir de la génération PCIe 4.0, et il n'est pas rare que les SSD à cette norme soient équipés de série d'un refroidisseur. Le T705 est muni de son radiateur, et n'a donc pas besoin de celui de la carte mère. Nous le plaçons sur une carte fille PCie 5.0 qui ne reçoit aucun flux d'air venant d'un quelconque ventilateur, c'est l'air ambiant régulé qui baigne la pièce. Notez que compte tenu de sa taille, il n'est pas entièrement recouvert par le radiateur de la carte, il est globalement 50 % à pwal sans radiateur.
Au repos, il se débrouille très bien, tout en étant refroidi que partiellement. En charge, il monte dans les degrés, mais reste loin de sa zone de throttling. Là aussi, le manque de radiateur complet ne le pénalise pas tant que ça. Moins de puces, moins de chauffe, débits moindres = chauffe en baisse.
Corsair MP600 Mini - Températures
Conclusion pardi !
Le MP600 Mini est un SSD qui est loin d'être le plus véloce de notre panel. Il est aussi le seul qui est quasiment dénué de vrai cache, le HMB étant une solution de fortune, et le cache dynamique un cache virtuel. Est-ce qu'il faut pour autant le jeter à la corbeille ? Ça, c'est pas si sûr comme dirait un certain philosophe. Et pour tout un tas de raisons. La première de toutes, c'est que ce SSD est surtout destiné aux consoles portables et laptops, dans ce cadre il fera largement le boulot avec sa norme PCIe 4.0 avalant 4 lignes PCIe. De plus il y a peu de tâches de copies directes, la plupart du temps vous passerez par une installation sur consoles, tâche naturellement plus lente du fait de la grande variété de taille des fichiers, sans oublier la source web du téléchargement qui limitera la performance du SSD.
Pour un portable, les débits resteront quoiqu'il arrive meilleur qu'un HDD ou un SSD Sata 6Gbps, le MP600 mini étant plus rapide d'après nos relevés. La seconde, c'est que même sans réel cache, ses performances restent à l'avenant, même si moindres que ce qu'on a l'habitude de voir avec les SSD 2280 plus solidement armés pour toutes les tâches possibles. Certes, la copie (et donc l'écriture) n'est pas son point fort, mais reste bien plus rapide que les SSD là aussi Sata 6 Gbps, et autres HDD. Dernier point intéressant, c'est la capacité de ce SSD. Corsair a mis du temps avant de lancer cette version 2 To du MP600 Mini jadis coincé avec un petit To de données, et c'est appréciable pour l'usage pour lequel il est destiné. Quand on voit la taille des jeux, 2 To, c'est pas du luxe, ou quand on veut sauver ses vidéos GoPro, 2 To ne sont pas non plus du luxe.
Pas le plus rapide, mais adapté à un usage précis, il fait le job. Reste le prix : autour des 230/250 €, c'est très cher pour ce genre de prestations. Même les SSD 2280 sont moins chers tout en étant bien mieux équipés, c'est-à-dire un radiateur et de la vraie mémoire cache. Si la firme le baisse drastiquement, il deviendra un maitre achat pour son usage, car pour le moment il est beaucoup plus cher que son concurrent Western Digital SN770M qui se trouve 60 € de moins, ce n'est pas anodin.
Points chouettes | Points moins chouettes |
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Esthétique sympa, format mimi 2230 | Performances en deçà des SSD PCIe 4.0 x4 |
Performances rapides et réactivité très bonne, et ce en dépit du réel manque de cache |
Pas de réel cache pour tenir des performances élevées sur une longue durée |
Bien calibré pour son usage (consoles type Ally, laptop) |
Très cher, 60 € de plus que la concurrence pour des specs identiques |
Pas de throttling en charge malgré la norme PCIe 4.0 | Peu d'intérêt pour un PC desktop acceptant le format 2280 |
Capacité de 2 To très confortable |