Corsair Ddr5 6000 C30 Vengeance Unboxing

Une class action est sur le point d'être lancée aux États-Unis à l'encontre de CORSAIR, pour des informations jugées trompeuses quant à leurs barrettes de RAM.

Une procédure judiciaire est en cours à l'encontre de CORSAIR et de ses barrettes de mémoire vive. Le principe de la plainte déposée contre la marque est assez simple à cerner, même si bon nombre d'entre vous risquez de penser que c'est exagéré ou, en tout cas, que l'ensemble des fabricants de barrettes de RAM devraient alors être poursuivis et non CORSAIR seul. Pour que vous puissiez bien vous faire votre opinion, nous devons évidemment vous expliquer ce qui se trame. 

Tout a débuté le 14 janvier 2022, il y a donc déjà plus de trois ans et demi, quand une première personne a déposé une plainte à l'encontre de CORSAIR par le biais de son avocat. Dès le début, l'idée était que la procédure devienne une class action (action de groupe) avec la possibilité d'être rejointe par un maximum d'États-uniens au fil des toujours longues étapes d'une telle procédure. CORSAIR découvrait alors ce qui lui était reproché. En voici la traduction :

1) Corsair vend de la mémoire informatique haut de gamme et à haute vitesse. Ses clients typiques sont des joueurs d'ordinateur intéressés par l'amélioration des performances de leurs jeux.

2) La mesure la plus importante de la performance de la mémoire est la vitesse à laquelle elle transfère les données (mesurée en mégahertz, ou MHz). Sur son emballage et dans ses publicités, Corsair annonce que sa mémoire fonctionne à des vitesses spécifiques et élevées en MHz (par exemple, « 3600 MHz »). Les publicités de Corsair ne nuancent pas ces affirmations.

3) Les consommateurs croient raisonnablement que la mémoire de Corsair fonctionnera à ces vitesses annoncées. Mais en réalité, la mémoire ne fonctionne pas et ne peut pas fonctionner à ces vitesses annoncées dès la sortie de la boîte. Tenter de faire fonctionner la mémoire Corsair à la vitesse annoncée nécessite de modifier le firmware de l'ordinateur pour essayer de faire fonctionner la mémoire à des vitesses supérieures aux standards. Cela est connu sous le nom d'« overclocking ». Et l'« overclocking » ne fonctionne souvent pas. Il existe un risque substantiel que les tentatives d'« overclocking » échouent et que la mémoire n'atteigne pas du tout la vitesse annoncée, ou ne fonctionne pas de manière stable. Comme l'a admis un employé de Corsair, l'overclocking est vraiment une « loterie ». Mais l'emballage et les publicités de la mémoire Corsair ne divulguent rien de tout cela aux consommateurs.

4) Corsair a gagné des dizaines de millions de dollars (ou plus) en annonçant de manière trompeuse ses produits de mémoire à haute vitesse.

5) Le demandeur intente cette action en justice individuelle et pour le compte de tous les consommateurs qui ont acheté des produits de mémoire à haute vitesse de Corsair aux États-Unis.

En soi, on peut comprendre un peu l'idée de fond de cette plainte comme nous le disions. Les marques de RAM, et pas uniquement CORSAIR, nous vendent des barrettes avec une "promesse" de fréquence et de timings obtenus via overclocking par l'Intel XMP ou l'AMD EXPO. Ces caractéristiques ne sont pas forcément automatiques et peuvent nécessiter de passer par le BIOS pour activer ces overclockings automatiques. Certains d'entre vous ont de plus peut-être déjà eu à faire face à des barrettes ne tenant pas les spécifications annoncées, et cela peut parfois devenir un casse-tête pour déterminer ce qui en est réellement la cause. Les barrettes en elles-mêmes qui ne tiennent pas leur promesse ? La carte mère ? Le CPU ?

Pour en revenir dans le détail sur la plainte, il est reproché à CORSAIR au fil des documents que nous avons consultés de ne pas respecter les droits des consommateurs a être réellement pleinement informés sur le produit qu'ils achètent, au niveau des emballages des barrettes et de la publicité faite autour.

Selon le plaignant, la seule mention de la fréquence sur l'avant de la boite, ici par exemple "6000MHz" sur le cliché ci-dessus, laisse l'utilisateur comprendre que dès qu'il va mettre les barrettes dans son PC et démarrer, il verra apparaitre "6000MHz" au moment du boot. Or, bien souvent, c'est plutôt "4800MHz" qui apparaitra tant que l'XMP ou l'EXPO ne sont pas actifs. Après, on peut trouver difficile de blâmer CORSAIR dans la mesure où, eh bien, le monde commercial de la mémoire vive fonctionne ainsi depuis longtemps et partout, mais pour d'autre, habitude ou non, ils jugeront que cette pratique doit effectivement cesser ou en tout être être mieux documentée par les fabricants.

Pour le plaignant, l'idée n'est pas forcément de pousser CORSAIR à indiquer les valeurs JEDEC sur ses boites, mais il trouve que la marque devrait clairement indiquer que ce ne sont pas les valeurs qui seront appliquées par défaut, et qu'elles ne sont obtenues que via un overclocking qui n'est pas si "automatique" que cela quand l'utilisateur a finalement des choses à manipuler pour que cela se fasse. Overclockings qui peuvent de plus impliquer des choses, en matière notamment de risques qu'il ne soit pas supporté ou encore, parfois, de non prise en charge sous garantie du fabricant derrière.

Pourquoi nous parlons de cette affaire maintenant, en cette mi-septembre 2025 ? Car la procédure a lentement suivi son cours avec un total de 178 documents enregistrés depuis ses débuts et jusqu'à hier, le 12 septembre 2025. Elle est en train de s'accélérer puisque nous sommes désormais dans la phase où la class action a reçu en juillet un accord préliminaire et tente désormais de rameuter un maximum d'acheteurs pour le recours collectif contre CORSAIR. Des États-uniens ont même reçu un message par mail leur demandant s'ils avaient acheté dernièrement des barrettes CORSAIR et s'ils seraient intéressés de participer à cette class action.

Mail reçu par de nombreux américains pour leur proposer de participer à la class action contre CORSAIR

Au mois de décembre, la class action devrait recevoir son accord final, ou alors avortée lors d'une dernière décision sur sa légitimité. Si elle a lieu, nous devrions avoir en 2026 la conclusion de cette affaire, et connaitre les répercutions qu'elle pourrait avoir, ou non, sur les futurs emballages des barrettes de mémoire vive si les plaignants finissent par avoir gain de cause et que CORSAIR doit passer par la case indemnisation.

David


  • Il n'y aura pas de suite à cette affaire. Ceux qui vont y gagner ce sont les avocats. 

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  • ce que j'en pense de tout ça perso c'est ce que dit ce proverbe chez moi : "quand on se fait chier, on essaye de tuer les mouches avec son cul". Ce n'est pas parce qu'il y a une action qu'elle est légitime, autant souvent c'est le cas, mais là... combien parmi ces plaignants ont pissé sur les cuvettes avant qu'on leur dise de la relever pour pas en mettre partout... A moins que l'envie de gagner quatre ronds facilement soit réellement la motivation, ce qui est le cas mais c'est tabou.

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2 commentaires

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