Pour la petite histoire d’introduction, l’histoire de Sennheiser est devenue un poil compliquée ces dernières années, l’allemand ayant visiblement raté plusieurs virages et n’a eu de cesse de perdre de sa superbe au fil du temps, du moins sur certains marchés. Il faut dire que le segment de l’audio est, dans l’ensemble, un domaine assez dur et difficile à naviguer. Pendant plusieurs années, Sennheiser avait servi le segment gaming en collaboration avec le danois Demant, jusqu’en 2018. Cette année-là, la joint-venture fut arrêtée et la division gaming de Sennheiser laissée intégralement à Demant, qui en fit une filiale à part sous le nom de sa marque Epos. Entre-temps, nous vous rappelons que l’allemand a aussi vendu sa branche audio grand public au suisse Sonova en 2022, mais avec une licence pour autoriser l’usage de la marque Sennheiser. Ainsi, les seuls produits encore réellement fabriqués et commercialisés directement par Sennheiser à ce jour adressent le marché de l’équipement audio professionnel - probablement l’activité la plus rentable.
Revenons-en à Epos. À l’époque, Demant avait bon espoir d’avoir fait une bonne affaire, alors que le marché du gaming était en bonne santé. Néanmoins, la continuation de la faiblesse du marché de l’audio filaire, la forte concurrence et surtout le fort ralentissement du marché gaming suivant le boom de 2020, notamment marqué par une période 2022-2023 décevante pour Epos, ont changé la donne. Et, alors qu’il aurait fallu continuer à investir lourdement pour maintenir sa filiale à flot, Demant a décidé d’en finir et d’abandonner le gaming pour se concentrer - à son tour - sur l’équipement professionnel et ses relations dans ce domaine, principalement pour la communication dans les entreprises.
Depuis la scission de notre coentreprise avec le groupe Sennheiser, notre activité Gaming fait face à un environnement de marché volatile. [...] Après une demande extraordinaire suscitée par la pandémie en 2020, le marché du jeu vidéo s’est fortement ralenti en raison d’un sentiment de consommation faible, et nous ne voyons pas de voie viable pour créer une entreprise rentable sans d’importants investissements dans les produits, la marque et la distribution. Nous regrettons bien sûr l’impact que notre décision aura sur les employés concernés et tenons à remercier tous les employés qui ont travaillé très dur pour développer l’activité Gaming dans des circonstances difficiles.
Søren Nielsen, Président-directeur général de Demant.
C’est donc une page qui se tourne pour une marque qui était certes distribuée en Europe, avec des produits orientés gaming parfois attrayants, mais pas toujours à des tarifs de plus intéressants face à la concurrence. Epos cesse d’exister et ses produits vont donc progressivement disparaitre des magasins. Qui sait, ce sera peut-être l’occasion de faire quelques bonnes affaires alors que le constructeur cherche à liquider l’inventaire (on compte sur toi, David), une liquidation dont la durée pourrait s’étendre jusqu’en 2024. Quand bien même Demant a déjà licencié la totalité des employés de la division gaming défunte, l’entreprise assure que le support client restera de rigueur jusqu’à la fin.
Epos représentait 15 % du chiffre d’affaires du segment "Communication" de Demant. Celui-ci s’attend à ce que ce revirement stratégique lui coute dans un premier temps une certaine somme en 2023, avant d’avoir un impact positif en 2024 sur ses marges et sa position financière grâce à des dépenses opérationnelles réduites. (Source : Demant)
Ils ont quand même récupérés aussi les oreillettes mauvaise qualité de Sennheiser. J'ai un GSP-670 (encore Sennheiser quand je l'ai acheté) et les oreillettes durent à peine 1 an ou un peu plus pour une utilisation régulière. Et après ça, le revêtement s'use totalement et la mousse intérieure apparait petit à petit jusqu'à devenir désagréable au toucher sur l'oreille et son pourtour.
Un moyen un peu radical de faire un bon produit, puis d'essayer de traire le client en faisant des oreillettes avec un matériau de mauvaise qualité qu'il faut changer tous les ans.
Clairement c'était destiné à être mon dernier casque gamer sans fil Sennheiser, puis EPOS. Et ben maintenant ça le sera tout court. Quand j'aurai épuisé dans quelques années les oreillettes de rechange que j'ai acheté à l'avance.
D'ailleurs je n'ai pas testé depuis longtemps, mais je suis quasi sûr que le bug audio du casque avec Cyberpunk 2077 est toujours d'actualité de nos jours ! Sennheiser (ou CDPR) n'ayant jamais réussi à faire quoi que ce soit malgré les mises à jour des 2 côtés sur la 1ère année du jeu.
Je pense qu'ils auraient eu les droits pour continuer à utiliser le nom Sennheiser sur les produits, ils auraient pu avoir de meilleurs résultats.
La marque "Sennheiser" était un sacré argument de vente grâce à la réputation acquise au fil des ans.
"Epos", c'était complètement inconnu, venu de nul part, et beaucoup ne savaient pas que c'était en fait la même chose que le casque Sennheiser dont ils avaient entendu parler. D'autant plus que pendant un bon moment, les deux marques cohabitaient chez les revendeurs.
Perso, j'ai un PC350 qui ne doit pas être loin des 15 ans d'âge. J'aurais à le changer, je serai parti sans grande hésitation sur l'équivalent actuel de la marque. Mais s'il n'y a plus la marque... il y aura plus d'hésitation.