Noctua nous livre la recette secrète de son NF-A14x25 G2... et de ses moult problèmes !

Zéro virgule sept millimètres, retenez bien ce chiffre. Non, il ne s’agit pas de la finesse du dernier iPad ni de la précourse du MX Silent Speed Silver, mais de l’écart entre les pales et le cadre du NF-A14x25 G2 de la firme. Un choix motivé par la performance — plus la distance est faible, plus le ventilateur peut brasser de l’air —, mais qui n’a pas été sans conséquence sur la conception du bousin. Car, avec si peu de marge, la moindre torsion dudit cadre entraine une détoriation du comportement et une usure prématurée du moulin. Et, plutôt que de renoncer et relâcher cette distance, Noctua a bataillé pour contrer toute déformation : abandon du matériau LCP (liquid crystal polymer) au profit d’un mélange de plastique ABS/PBT pour le châssis (les pâles restants en LCP), rajout de renforts limitant la déformation… et présence d’une avertissement contre le surserrage des vis, en sus d’un insert en caoutchouc limitant la pression. En effet, la firme a remarqué qu’une partie de la production de vis noires était recouverte d’une pellicule d’huile protégeant la peinture, une lubrification qui entraine une mauvaise perception du couple de serrage appliqué lors de la fixation du ventilateur. Normalement anodin, ce phénomène est rendu problématique par ces 0,7 mm !

Sur-ingéniéré, vous dites ? Attendez, l’optimisation ne s’arrête pas là. Pour limiter les turbulences sur les bords des pales, des winglets (petits ergos à l’extrémité) sont intégrés afin d’éviter les frottements et augmenter le flot, similairement à… un avion. Le profil des pâles est issu de savants calculs répartissant la quantité d’air de manière optimale sur toute leur longueur. Leur inclinaison est décidée dans le but d’éviter toute rupture du fluide (décrochage de l’air se produisant lorsque ce dernier n’arrive plus à accrocher suffisamment l’arrière de la pale, à l’origine de turbulence et donc de perte de performance et de bruit). Le cercle arrière de la partie mobile est également orné d’une spirale dans le double but de créer des turbulences (cette fois-ci bénéficiaires au flot) et repousser l’air similairement à un ventilateur radial. Pire encore, si vous achetez un pack de deux moulins, la firme a décalé leur vitesse de 25 RPM afin d’éviter un phénomène d’interférences occasionnant des battements désagréables (si vous avez déjà fait de la musique de chambre, c’est le même phénomène que quand une note jouée à l’unisson « frotte »).

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Une fois mis en place sur un ventirad — le fameux NH-D15 next-gen —, les problèmes continuent : pour éviter les déformations, les pattes de fixation ont été revues pour s’adapter aux trous les plus proches du radiateur. Pour contrer le phénomène de déformation de l’IHS chez Intel, trois profils de la plaque de cuivre faisant la jonction avec le CPU seront disponibles. Si le choix est simple pour un CPU Intel neuf (prendre le plus plat), lors de la réutilisation d’un processeur, il ne sera pas aisé pour l’utilisateur de savoir quel profil acheter — une déclaration de la bouche même de la firme ! Enfin, pour les CPU Ryzen pour lesquels les CCD (dies des cœurs, les plus prompts à chauffer) sont excentrés, des pattes de fixation décalées sont livrées avec le ventirad.

Reste que cette débauche de technologie est efficace, car la firme nous montrait en direct l’efficacité de son prochain modèle NH-D15 qui, aidé par le passage de 6 à 8 caloducs et un surplus d’ailettes d’aluminium, permettait de dissiper 633 W à 62 °C contre 460 W pour l’ancien modèle. Une réussite ? Technique, indéniablement. En revanche, pour transformer l’essai commercialement parlant, le tarification se doit de rester abordable, ce sur quoi nous émettons des doutes vu la trajectoire actuelle de la firme. Rendez-vous prochainement pour tester cela : la version au tour circulaire débarquera en juin avec le NH-D15 G2, celle au tour carré est planifiée pour septembre 2024, et la déclinaison en chromax noire d’ici début 2025.