JOLED est née en juillet 2015, fruit d'une collaboration entre Sony, Panasonic et Japan Display (cette dernière est elle-même une coentreprise entre Hitachi, Toshiba et Sony. Oui, c'est vraiment compliqué le milieu industriel au Japon !), et héritière des divisions OLED de Panasonic et Sony. JOLED aura concentré pendant quelques années les espoirs pour faire renaître une industrie japonaise de l'écran en déclin depuis de longues années, en exploitant l'expertise de Sony et Panasonic pour préparer le futur de l'écran et compléter l'offre japonaise existante principalement concentrée sur l'écran OLED de petite taille, avec l'élaboration de dalles OLED de plus grandes tailles pouvant être produite en volume et à faible coût. À cet effet, l'entreprise avait aussi profité des investissements de compatriotes tels que le fonds étatique INCJ, Denso, Toyota Tsusho et Sumitomo Chemical, et c'était même associé avec le géant chinois TLC en 2020.
Hélas, la sauce n'a pas su prendre. La pandémie avait déjà beaucoup retardé le démarrage de la production en volume de JOLED, puis arriva la pénurie mondiale de semiconducteur et ensuite la baisse de la demande de PC. Tout cela a fait qu'en mars 2022, JOLED avait désormais plus de dettes que d'actifs sur son ardoise. En sus, limité à la production de dalle OLED de taille moyenne, JOLED ne fut pas en position de profiter de la croissance de la demande sur d'autres segments et donc d'autant moins capable de contester la domination des géants coréens Samsung et LG Display. Face à cette situation, le fonds d'investissement INCJ, l'actionnaire principal de JOLED à hauteur de 57 % a fini par décider qu'il ne voulait/pouvait plus soutenir le fabricant.
Bref, JOLED, c'est quasiment fini à en croire la suite des événements ! En effet, le constructeur va définitivement se retirer de la production et la vente de dalles OLED, et dans la foulée fermer deux usines au Japon et se séparer de 280 employés. En parallèle, l'entreprise a signé un accord pour transférer ses technologies et son travail de recherche/conception (et avec, une centaine d'employés) à Japan Display (par ailleurs, fournisseur d'Apple). Ce dernier a accepté cette acquisition et compte bien s'en servir pour étendre et accélérer son activité dans le domaine. Espérons qu'il y arrivera. Japan Display aussi a eu son lot de problèmes financiers par le passé. En tout cas, un peu de concurrence ne serait pas de refus et il serait bien dommage de laisser les Coréens, voire les Chinois dont les acteurs semblent connaître une ascension assez irrésistible, faire cavalier seul sur le segment de l'OLED. (Source : Nikkei ASIA)
