L'intelligence artificielle, ça fait de la moulah du bruit, tant et si bien que les grands de ce monde (comprenez les gouvernements, pas les patrons des grosses boites qui s'en servent) en viennent à réfléchir à l'éventualité d'une possible règlementation des usages de la technologie, tant dans son fonctionnement que ses applications. Ainsi se tient les 10 et 11 février 2025 au Grand Palais à Paris un sommet mondial de l'intelligence artificielle (oui "un" et pas "le", parce qu'il n'est pas le seul évènement dédié au sujet).
Le programme est simple, le 10 février les dirigeants se retrouvent pour en parler avec l'apport de différents experts en la matière (comme Joe Tsai le papa d'Alibaba, Lisa Su directrice d'AMD, Marie-Laure Denis la présidente de la CNIL, Guillaume Faury le directeur général d'Airbus, Nabiha Syed directrice de la fondation Mozilla, Patrick Pouyanné patron de Total, Pascal Dalloz DG de Dassault Systèmes, Natasha Crampton de Microsoft, mais aussi quelques chercheurs !) et en présence de représentants des plus gros acteurs du milieu (Google, Meta, OpenAI, Mistral AI...).
Le programme est riche et celui de la Rotonde (réunions sur invitation) peut questionner :
- Bâtir des écosystèmes IA en Afrique
- L’IA pour l’éducation et le dialogue intergénérationnel
- L’IA et la sécurité nationale
- Les semi-conducteurs efficients pour la diffusion de l’IA dans le cloud et en edge
- L’investissement dans l’IA
- Bâtir le continent européen de l’IA via des champions et des usines d’IA
Cela nous questionne, mais nous ne sommes pas seuls comme en atteste une tribune publiée par Amnesty France accompagnée par les collectifs Féministes contre le cyber-harcèlement, #NousToutes.org, Changer de Cap, Data for Good et bien d'autres, reprise par le journal Le Monde. Mais pour vous éviter tout plein de lecture, en voici un condensé très graphique.
Effectivement, nourries par du contenu issu de la colonisation du web, les IA ont des biais (et plus ou moins importants en fonction de leur pays d'origine) nombre ont été les exemples prouvant la chose. Hypersexualisation de la femme (certains gagnent de l'argent sur un certain site en publiant des images de femmes générées par IA), propos racistes (on se rappellera de l'IA ayant eu un compte Twitter devenue raciste en moins de 48 heures), utilisation à des fins questionnables (comme tout outil cependant), polluante (on en parlait récemment), outil de désinformation et surtout utilisation à fin militaire et de surveillance ont certainement à nous questionner sur une réelle règlementation des usages.
Alors que le Président de la République Française vient d'annoncer vouloir investir 109 milliards d'€uros dans l'IA dans les prochaines années pour contrer les USA et la Chine, on comprend vite que l'outil va devenir un enjeu majeur tant pour le capital que la politique dans les années à venir. Jensen le précurseur avait bien senti la chose et force est de constater que l'évolution est rapide (si ce n'est fulgurante), ce qui demande de la règlementation, car à trop laisser faire il sera difficile de réguler après coup. Est-ce que nos gouvernants vont se poser les bonnes questions ? La question sur la construction d'écosystèmes IA en Afrique laisse penser que non, si l'on se rappelle que les ressources viennent de là et que des humains ont été utilisés pour nourrir les premières générations d'IA dans des conditions très loin du respect des droits de l'homme et du citoyen.
Réaction de Sarah Connor en entendant que plein de potes de ChatGPT vont se réunir dans le même bâtiment
Aller, juste pour la forme ...
"...pour en parler avec l'apport de différents experts en la matière (comme ..., Lisa Su directrice d'AMD, ...)..."
😋
"Oups I did it again" 🤣
PS : commentaire sous couvert de la "private" joke.